Pr. Yacouba Konaté, commissaire général de l'expo intitulée "1957-2021 : 64 ans d’arts visuels en Côte d’Ivoire" qui se tient en ce moment, et ce sur 3 mois, au Musée des cultures contemporaines Adama Toungara (MuCAT) d'Abobo, a tenu à situer les enjeux d'une telle rencontre. A la presse, au cours du vernissage de cette exposition de peinture, sculpture, photographie, il fera savoir que "c'est utile de rappeler que c'est la 11 mars 2020 que ce musée a été inauguré par la Première Dame, Mme Dominique Ouattara, que nous remercions. A l'époque, on a accueilli une exposition intitulée "Prête-moi ton rêve" qui était une exposition internationale, panafricaine. Et qui avait fait la part belle aux artistes du continent. On a compris que la seconde marche de la progression dans laquelle nous nous lançons était importante. Et qu’il était important d'ouvrir les portes du musée aux artistes de Côte d'Ivoire, parce que le musée est basé en Côte d'Ivoire. C'est juste une sorte d'éthique de bon voisinage en indiquant aux artistes ivoiriens que M. Toungara et sa famille ont offert ce qu'on appelle le Hardware. Et c'est à nous tous de pourvoir au Software. Ce que nous sommes en train de faire, c'est de montrer à ceux qui ont conçu le musée, à tous ceux qui ont l’idée de construire des musées en Côte d'Ivoire et dans plusieurs pays en Afrique que nous avons de la matière, la très bonne matière pour remplir les lieux qui seraient dédiés à la promotion des arts. C'était ça l'enjeu".

Par ailleurs, il ajoutera : "L'autre enjeu, c'était de montrer aussi que nous avons une histoire. Et que sans prise en compte de l'histoire des cultures et l'histoire de l'art, il impossible de prétendre faire une histoire complète. Ce que nous essayons de faire, c'est de donner une version très personnelle de l'histoire de l'art du commissaire. La version du commissaire de l’exposition qu’on pourrait appeler «la petite histoire de l’art en Côte d’Ivoire». Cette version ne prétend pas à l’exhaustivité. Nous avons retenu 50 artistes. Dans l’histoire de la Côte d’Ivoire ont atteint souvent les 1000 artistes. Nous pensons que ce type d’exposition en appelle d’autres qui peuvent venir, dans des démarches convergentes ou divergentes, apporter également leur contribution à la construction de cette histoire globale dans l’histoire de l’humanité. Toutes les voix comptent. C’est un peu ça notre contribution".

Enfin, l'actuel directeur général du Marché des arts du spectacle d'Abidjan (MASA) retiendra : "Autre chose pour laquelle nous nous battons, c’est de montrer aux nouvelles générations que lorsqu’ils avancent, il y a des artistes qui sont derrière eux sur lesquels ils peuvent compter pour avancer. De montrer qu’il y a de grands peintres, de grands sculpteurs dans l’histoire de la Côte d’Ivoire qu’ils doivent apprendre à connaître. Pour qu'à chaque fois qu’ils seront en face de leurs pinceaux ou d’un morceau de bois qu’il veulent tailler, qu’ils aient la force de se transcender. Parce que la force des aînés les pousse par derrière".

Marc-André Latta

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