Le marchand d’esclaves brésilien Francisco Félix De Souza est le plus connu d’entre eux. Il était fils de négrier et a continué l’activité de son père, bien que fils d’une esclave. C’est un peu l’esclave qui quitte le Brésil pour devenir lui aussi, esclavagiste.
Né à Bahia en 1754, il n’a pas été le seul esclave émancipé à pratiquer l’esclavage. De nombreux autres sont revenus, en qualité de philanthropes, ramenant d’autres esclaves sur la terre de la liberté (Freetown, Monrovia, Libreville…). Dans ce dernier cas, c’est un navire transportant des esclaves vilis (ethnie de la région du Gabon) en 1849 qui est arraisonné. Les occupants sont libérés et installés dans l’actuel Libreville (cité baptisée ainsi par…Bouët-Willaumez dont le nom fût donné à la commune abidjanaise de Port-Bouët).
Les retornados (retournés) ont eu une évolution particulière, sur toute la côte africaine. Partenaires de rois négriers, ils ont été à de très hauts niveaux des sociétés africaines. Francisco Félix De Souza par exemple, a été Vice-Roi de Ouidah et les Congos du Libéria, présidents du nouvel Etat.
Ils étaient conscients de l’importance de l’école, de certaines cultures (manioc, coco, palmier à huile…), des métiers (maçonnerie, menuiserie…) et du prix des esclaves en provenance du Dahomey (trois fois plus chers que les autres du Mozambique, par exemple).
Sur ce dernier point, la plupart des esclaves du Dahomey étaient acheminés vers le troisième Etat brésiliens : Minas Gerais (après São Paulo et Rio de Janeiro). Il y avait tellement d’esclaves Dahoméens que l’on y parlait que cette langue dans la communauté noire. Elle est aujourd'hui, communément appelée, le Mina.
Francisco Félix De Souza parlait couramment cette langue, lui qui a eu près de 100 garçons et des filles innombrables. Aujourd’hui, les De Souza, d’Almeida, Do Rego, Wilson, Lawson…rappellent ce souvenir d’une Afrique plurielle.
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Addendum : Je tiens à faire noter que les noms à consonance étrangères portugaises, françaises ou anglaise, voire allemande ne sont pas toujours liés au passé esclavagiste des ascendants.
Des administrateurs, navigateurs, commerçants ont également créé des foyers en s'installant sur la côte comme un Arthur Verdier qui se marierait à une femme Agni d'Adiaké. Les descendants seront des Verdier.
Et sur deux, voire trois générations, ils seront noirs comme certains Touré marocains, mais bien noirs.
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On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille
On choisit pas non plus les trottoirs de Manille
De Paris ou d'Alger pour apprendre à marcher
Être né quelque part
Être né quelque part, pour celui qui est né
C'est toujours un hasard (Maxime Le Forestier)
Crédit-photo : https://alchetron.com/Francisco-F%C3%A9lix-de-Sousa
Source : Les relations de Bahia (Brésil) avec le Dahomey J. F. de Almeida Prado. Outre-Mers. Revue d'histoire Année 1954 143 pp. 167-226
https://www.persee.fr/doc/outre_0399-1385_1954_num_41_143_1209
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COMMENTAIRES
+225-0610****
03-21 07:46:30un très bon article. Merci de nous faire revivre notre histoire.
GUEST_E8kANBaPa
03-25 17:55:36C'est triste que nos parents aient été nos propres bourreaux.
GUEST_vN5R7AyAW
03-17 14:41:40merci pour cette histoire bien contée.