Extrait du livre de Napoléon hill "Plus malin que le Diable"
ICI COMMENCE L’ENTRETIEN AVEC LE DIABLE
N – J’ai percé le code secret qui me permet de saisir vos pensées. Je suis
venu vous poser quelques questions très claires. Je vous prierais de me
donner uniquement des réponses directes et franches. Êtes-vous prêt pour
cet entretien, M. Le Diable ?
D – Je suis prêt, mais adressez-vous à moi avec plus de respect. Durant cet
entretien, je vous prierais de m’appeler, « Votre majesté. »
N – Et de quel droit demandez-vous un respect si « Royal » ?
D – Vous devriez savoir que 98% de votre population est sous mon contrôle. Ne
pensez-vous donc pas que cela me donne le droit d’être traité comme un sujet de
sang royal ?
N – Avez vous des preuves de ce que vous avancez ?
D – Oui, d’innombrables.
N – En quoi consistent-elles ?
D – Elles sont de toutes sortes, mais si vous voulez obtenir des réponses,
adressez-vous à moi en tant que « Votre Majesté. » Vous en comprendrez
certaines et d’autres non. Afin que vous saisissiez mon point de vue, je vais me
décrire et corriger les notions erronées que les gens ont de moi et de mon lieu de
résidence.
N – Très bonne idée, Votre Majesté. Commencez par me dire où vous vivez.
Ensuite décrivez votre apparence physique.
D – Mon apparence physique ? Mais pourquoi donc, mon cher M. Terrien, je
n’ai pas de corps physique. Je serais bien handicapé par un tel encombrement,
semblable à celui dans lequel vous autres créatures terrestres évoluez. Je suis
l’énergie négative et je vis dans l’esprit des gens qui me craignent. J’occupe
également la moitié de chaque atome de matière et de chaque unité d’énergie
mentale ou physique. Peut-être comprendrez-vous mieux ma nature si je vous dis
que je suis la portion négative de l’atome.
N – Oh, je vois ce que vous vous préparez à déclarer. Vous posez les
fondations pour dire que si vous n’étiez pas là, il n’y aurait ni monde, ni
étoiles, ni électrons, ni atomes, ni êtres humains, rien. Est-ce juste ?
D – Exact ! Absolument exact.
N – Dans ce cas, si vous n’occupez que la moitié de toute énergie et matière,
qui occupe l’autre moitié ?
D – Elle est occupée par mon opposition.
N – Opposition ? Que voulez-vous dire ?
D – Mon opposition est ce que vous autres créatures terrestres appelez Dieu.
N – Vous partagez donc l’Univers avec Dieu ? Est-ce là votre déclaration ?
D – Ce n’est pas ma déclaration mais la simple réalité. Avant la fin de cet
entretien vous comprendrez pourquoi ma déclaration est vraie. Vous
comprendrez également pourquoi cela se doit d’être vrai, sinon un monde tel que
le vôtre ne pourrait exister, pas plus que des créatures terrestres comme vous. Je
ne suis pas une bête avec une langue fourchue et une queue pointue.
N – Mais vous contrôlez les esprits de 98 personnes sur 100. Vous l’avez dit
vous même.
Qui a causé la misère de ce monde contrôlé à 98% par le Diable, si ce n’est
vous?
D – Je n’ai pas dit que je n’avais pas causé toute la misère du monde. D’un autre
côté je m’en vante. C’est mon boulot de représenter le côté négatif de toute
chose, les pensées des créatures terrestres comme vous ne font pas exception à
cette règle. Par quel autre moyen pourrais-je contrôler les gens ? Mon opposition
contrôle les pensées positives. Je contrôle les pensées négatives.
N – Comment obtenez-vous le contrôle sur les esprits des gens ?
D – Oh, c’est simple : Il me suffit de m’introduire et d’occuper l’espace inutilisé
du cerveau humain. Je sème des graines de pensées négatives dans les esprits et
ainsi je peux occuper et contrôler la place !
N – Vous devez avoir beaucoup de tours et d’outils grâce auxquels vous
obtenez et gardez le contrôle sur l’esprit humain.
D – Il est certain que pour m’en assurer, j’emploie en effet des astuces et autres
artifices. Mes outils sont aussi très intelligents.
N – Continuez et décrivez vos ruses, Votre Majesté.
D – Un de mes outils les plus ingénieux pour contrôler les esprits est la peur. Je
plante les graines de la peur dans les esprits et, quand ces graines germent et
croissent, je prends possession de l’espace qu’elles occupent. Les six peurs les
plus efficaces sont : la peur de la pauvreté, de la critique, de la maladie, de la
perte de l’amour, de la vieillesse et la peur de la mort.
N – Laquelle de ces six peurs vous sert le plus souvent, Votre Majesté ?
D – La première et la dernière, la pauvreté et la mort ! À un moment ou à un
autre, je resserre mon emprise sur tout un chacun grâce à l’une de ces deux
peurs. Je sème si habilement ces craintes dans les esprits que les gens finissent
par croire qu’ils en sont eux-mêmes les créateurs. J’arrive à mes fins en leur
faisant croire que je me tiens juste à la porte d’entrée de la prochaine vie,
attendant de les réclamer après la mort pour une punition éternelle. Je ne peux
punir personne, bien sûr, sauf par le biais de toute forme de peur dans l’esprit de
chacun mais la peur d’une chose qui n’existe pas est aussi utile pour moi, que la
crainte de toute autre chose bien réelle. Toute forme de peur accroît mon
territoire dans l’esprit humain.
N – Votre Majesté, pourriez-vous expliquer comment, à l’origine, vous avez
pris le contrôle sur les esprits ?
D – L’histoire est trop longue pour être contée en quelques mots. Elle a
commencé il y a des millions d’années, quand le premier homme commença à
penser. Jusque là je contrôlais l’humanité entière, c’est alors que mes ennemis
découvrirent le pouvoir de la pensée positive placée dans l’esprit des hommes et
ainsi débuta ma bataille pour garder le pouvoir. Jusqu’ici, j’ai plutôt eu de bons
résultats, perdant à peine 2% des gens face à mon opposition.
N – Je juge par votre réponse que les hommes qui pensent sont vos ennemis.
Est-ce juste ?
D – Ce n’est pas juste mais c’est correct.
N – Parlez-moi un peu plus du monde dans lequel vous vivez.
D – Je vis où bon me semble. Le temps et l’espace n’existent pas pour moi. Je
suis une force très bien décrite sous le terme d’énergie. Mon lieu d’habitation
favori, comme je vous l’ai dit, est l’esprit des créatures terrestres. Je contrôle une
partie du cerveau de chaque être humain. La quantité d’espace que j’occupe dans
l’esprit de chaque individu est proportionnelle à la pauvreté et à la consistance
de sa réflexion. Comme je vous l’ai dit, je ne peux pas entièrement contrôler un
être qui pense.
N – Vous parlez de votre opposition. Que voulez vous dire au juste par ce
terme ?
D – Mon adversaire contrôle toutes les forces positives du monde, telles que
l’amour, la foi, l’espoir et l’optimisme. Mon adversaire domine également les
facteurs positifs de toute loi naturelle qui régit l’Univers, les forces qui
maintiennent en équilibre la Terre, les planètes et toutes les étoiles dans leur
trajectoire, mais ces forces sont insignifiantes en comparaison avec celles qui
opèrent dans l’esprit humain sous mon contrôle. Vous voyez, je n’ai que faire de
contrôler les étoiles et les planètes. Je préfère contrôler les esprits humains.
N – Où avez-vous acquis votre pouvoir, en cela je veux dire, comment faitesvous
pour le renforcer ?
D – Je l’amplifie en m’appropriant le pouvoir sur l’esprit des créatures terrestres,
au moment où elles passent la porte de la mort. Les 90% de ceux qui retournent
à bord de mon avion en provenance de la navette Terre, sont pris en charge par
mes soins et la puissance de leur esprit vient renforcer mon être. Je récupère tous
ceux qui passent le pas avec toutes sortes de peur. Vous voyez, je suis
constamment au travail, préparant les esprits des gens avant la mort, afin de
pouvoir en prendre possession quand ils reviennent à bord de mon vaisseau.
N – Me direz-vous comment vous vous y prenez pour préparer les esprits
humains afin de pouvoir les contrôler ?
D – J’ai d’innombrables moyens de m’y prendre tandis qu’ils sont encore à bord
du vaisseau Terre. Mon arme la plus puissante est la pauvreté. Je décourage
délibérément les gens d’accumuler des richesses matérielles car la pauvreté
décourage les hommes de penser et fait d’eux des proies faciles pour moi. Mon
deuxième meilleur allié est la maladie. Un corps souffrant n’est pas enclin à la
réflexion. Ensuite j’ai un nombre infini de travailleurs sur Terre qui m’aident
sans relâche à prendre le contrôle des esprits humains. Ces agents sont prêts à
répondre à tous mes appels. Ils représentent chaque race, chaque croyance et
chaque religion.
N – Qui sont vos pires ennemis sur Terre, Votre majesté ?
D – Tout ceux qui inspirent les gens à penser et agir selon leur propre initiative
sont mes ennemis. Des hommes tels que Socrate, Confucius, Voltaire, Emerson,
Thomas Paine et Abraham Lincoln. Et vous ne me faites d’ailleurs aucune grâce
de votre présence.
N – Est-il vrai que vous utilisez les hommes qui possèdent de grandes
richesses ?
D – Comme je vous l’ai déjà dit, la pauvreté est toujours mon amie car elle
décourage la pensée autonome et encourage la croissance de la peur dans les
esprits des hommes. Certains hommes prospères servent ma cause tandis que
d’autres m’infligent de sévères dommages, en fonction de la façon dont leurs
richesses sont employées. La grande fortune des Rockefeller, par exemple, est
une de mes pires ennemies.
N – Ceci est intéressant, Votre Majesté, me direz-vous pourquoi vous
craignez la fortune des Rockefeller plus que toute autre ?
D – L’argent des Rockefeller est utilisé pour isoler et conquérir les maladies du
corps humain, dans toutes les contrées du monde. La maladie a toujours été une
des mes armes les plus efficaces. La peur de la maladie vient juste en second
après la peur de la pauvreté. L’argent des Rockefeller est en train de découvrir de
nouveaux secrets de la nature dans une centaine de directions différentes,
chacune d’entre elle est conçue pour aider les hommes à prendre possession de
leur propre esprit. C’est tout autant de nouvelles méthodes d’alimentation, de
nouveaux moyens de se vêtir et d’autres modes d’habitation. Cette puissance
anéantit les taudis des grandes villes, les lieux où siègent mes alliés favoris. Elle
finance des campagnes pour un meilleur gouvernement et aide à éradiquer la
malhonnêteté dans la politique. Elle permet de fixer de plus hauts standards dans
la pratique des affaires et encourage les hommes d’affaires à diriger leurs affaires
selon la Règle D’Or : et cela ne sert pas du tout ma cause.
N – Qu’en est-il de ces garçons et de ces filles dont on dit qu’ils glissent vers
leur propre « descente aux enfers ». Les contrôlez-vous aussi ?
D – Et bien, la seule réponse que je puisse vous donner est un « oui et non ». J’ai
corrompu l’esprit des jeunes en leur enseignant à boire et à fumer mais ils m’ont
déconcerté avec leur tendance à penser par eux-mêmes.
N – Vous dites que vous avez corrompu l’esprit des jeunes gens avec l’alcool
et les cigarettes, je peux comprendre comment l’alcool pourrait détruire la
faculté de pensée indépendante, mais je ne vois pas comment la cigarette
vient soutenir votre cause.
D – Vous ne le savez peut-être pas mais les cigarettes brisent le pouvoir de la
persistance ; elles détruisent l’endurance et la capacité à se concentrer ; étouffent
et sapent les facultés d’imagination et aident de différentes façons à empêcher
les gens d’utiliser leur esprit plus efficacement.
Saviez-vous que j’ai des millions de personnes, jeunes et vieux, des deux sexes,
qui fument deux paquets par jour ? Cela signifie que j’ai des millions de gens qui
détruisent progressivement leur pouvoir de résistance.
Un jour, je pourrai alors ajouter à leur habitude de fumer d’autres habitudes de
pensée destructives, jusqu’à ce que j’aie entièrement pris le contrôle de leur
esprit.
Les habitudes s’invitent toujours en duo, en trio et en quatuor. Toute habitude qui
affaiblit la volonté de quelqu’un invite un troupeau de ses semblables à l’adopter
pour mieux prendre possession de son esprit. L’habitude générée par la cigarette
ne fait pas qu’affaiblir le pouvoir de résistance et celui de la persistance, mais
elle incite à un autre relâchement : celui de la qualité des relations humaines
avec les autres.
D – Je n’avais jamais pensé que les cigarettes étaient un instrument de
destruction, Votre Majesté, mais votre explication jette une lumière différente sur
le sujet. Combien de nouveaux partisans de cette habitude prétendez-vous
détenir ?
D – Je suis fier de mon résultat. Des millions en sont maintenant victimes et ce
chiffre ne cesse d’augmenter chaque jour. Bientôt, la majorité du monde se
livrera à cette manie. Dans des milliers de familles, j’ai maintenant des partisans
qui assurent la relève pour inclure tous les membres du foyer. De très jeunes
filles et garçons commencent à prendre cette habitude. Ils apprennent à fumer en
observant leurs parents et leurs grands frères et soeurs.
N – Laquelle de ces deux habitudes considérez-vous comme le meilleur outil
pour prendre le contrôle de l’esprit humain, les cigarettes ou l’alcool ?
D – Sans hésitation je dirais les cigarettes. Une fois que j’ai obtenu qu’une jeune
personne rejoigne mon club des deux paquets par jour, je n’ai aucun mal à
l’inciter à prendre l’habitude de l’alcool, de l’abus du sexe et de toute autre
habitude similaire qui détruit l’indépendance de pensée et d’action.
Votre Majesté, quand j’ai commencé cet entretien je me suis complètement
trompé sur votre cas. Je pensais que vous n’étiez qu’un fraudeur et un imposteur,
mais je vois maintenant que vous êtes bien réel et très puissant.
D – J’accepte vos excuses mais ne vous faites pas de soucis pour moi. Des
millions de gens ont questionné mon pouvoir et j’ai récupéré la plupart d’entre
eux lorsqu’ils ont passé la porte.
Je ne demande à personne de croire en moi. Je préfère que les gens me craignent.
Je ne suis pas un mendiant ! Je prends ce que veux par l’intelligence et la force.
Prier les gens de croire est l’affaire de mon opposition ; pas la mienne.
N – Votre majesté est priée de pardonner mon impolitesse mais je ne serai
plus capable de me regarder en face si je ne vous dis pas, ici et maintenant,
que vous êtes le démon le plus condamnable qui ait jamais mené autant de
personnes innocentes à leur perte.
La conception que je me faisais de vous a toujours été fausse. Je pensais que
vous étiez suffisamment clément pour laisser les gens tranquilles de leur
vivant et que vous vous contentiez de torturer leur âme après la mort.
Maintenant j’apprends de votre confession ; insolente que vous anéantissez
leur droit à la liberté de pensée et que vous les poussez à vivre un enfer icibas
sur Terre. Qu’avez-vous à dire à cela ?
D – J’obtiens ce que je veux en me contrôlant. Ce n’est pas très bon pour mon
affaire, mais je vous suggère de m’imiter plutôt que de me critiquer. Vous dites
être un penseur et vous l’êtes. Sinon vous n’auriez jamais pu me forcer à
répondre à un tel entretien. Mais vous ne serez jamais un penseur qui puisse
m’effrayer, à moins que vous ne gagniez et exerciez un meilleur contrôle sur vos
propres émotions.
N – Laissons de côté les personnalités. Je suis venu ici pour en apprendre
plus sur vous et non pour parler de moi. S’il vous plaît continuez et
décrivez-moi tous les tours que vous avez élaborés pour gagner le contrôle
de l’esprit humain. Quelle est aujourd’hui votre arme la plus puissante ?
D – C’est une question difficile... Je possède tant d’outils pour entrer dans
l’esprit humain et le contrôler, qu’il est compliqué de dire lequel est le plus
puissant. Juste en ce moment, j’essaie de provoquer une nouvelle guerre
mondiale. Mes amis, ici, à Washington m’aident à impliquer l’Amérique dans le
conflit. Si je peux inciter le monde à relancer la production de tueries à grande
échelle, je serai en mesure d’utiliser mon arme favorite pour contrôler les esprits.
C’est ce que vous appelez « la peur collective ». J’ai utilisé cet instrument pour
déclencher la première guerre mondiale en 1914. Je l’ai aussi employé pour
engendrer la dépression économique de 1929 et si mon opposition ne m’avait
pas barré la route, je serais à présent en possession de chaque homme, femme et
enfant de la planète. Vous pouvez constater par vous-même combien je suis
passé à deux doigts de la domination mondiale, le but pour lequel je lutte depuis
des milliers d’années.
N – Oui je vois. Qui ne le ferait pas ? Vous êtes un manipulateur très
ingénieux en ce qui concerne l’esprit des gens. Votre entreprise démoniaque
s’exerce-t-elle seulement à pervertir les individus qui possèdent un haut
statut social et une grande influence?
D – Oh non ! J’utilise les esprits des gens de tous les milieux. Pour tout vous
dire, j’avoue avoir une préférence pour les personnes qui n’ont pas la prétention
de penser ; je peux les manipuler sans difficultés. Je ne pourrais pas contrôler
98% de la population mondiale, si tous les gens avaient la capacité de penser par
eux-mêmes.
N – Je suis intéressé par le bien-être de ces gens que vous déclarez contrôler.
De ce fait, je souhaite que vous me disiez tout sur les tours grâce auxquels
vous entrez dans leur esprit et les contrôlez. Je veux une confession
complète de votre part, commencez par votre tour le plus intelligent.
D – C’est du suicide, vous me poussez dans mes retranchements mais je suis
sans recours ! Alors, installez-vous confortablement et je vais remettre entre vos
mains, l’arme avec laquelle des millions de vos compagnons terrestres auront les
moyens de se défendre contre moi.
Note de Sharon : Ici, le Diable déclare travailler des deux côtés pour inciter à la guerre, s’efforçant de
semer les graines de la peur dans le monde entier. C’est l’essence de ce qui est apparu à notre époque
comme le terrorisme et la réponse à celui-ci. Au fil du travail de Hill, le Diable va non seulement
s’attribuer le déclenchement des deux guerres mondiales, mais aussi la Grande Dépression... Il est tentant
d’ajouter l’effondrement économique actuel à son tableau de chasse. Les deux conflits armés mondiaux et
l’effondrement économique, ont fait grandir la peur dans l’esprit des gens et sont certainement l’oeuvre du
Diable.
CHAPITRE IV
DÉRIVER AVEC LE DIABLE
N – Parlez-moi en premier de votre tour le plus brillant, celui que vous
utilisez pour piéger le plus grand nombre.
D – Si vous me forcez à divulguer ce secret, pour moi, cela signifiera la perte de
millions de personnes vivantes et sûrement un nombre encore plus grand de
personnes pas encore nées. Je vous en supplie, permettez-moi de laisser cette
question sans réponse.
N – Sa Majesté le Diable craindrait donc une simple créature terrestre ! Estce
juste ?
D – Ce n’est pas juste mais c’est vrai. Vous n’avez pas le droit de me dérober le
plus nécessaire de mes outils de travail. Pendant des millions d’années, j’ai
dominé les créatures terrestres par la peur et l’ignorance. À présent, vous arrivez
et allez réduire à néant l’utilisation que je fais de mes armes en me forçant à
vous dire comment je les emploie. Ne réalisez-vous pas que vous allez annuler
mon emprise sur toute personne qui prendra en considération cette confession
que vous me soutirez ? N’avez-vous aucune pitié ? Aucun sens de l’humour ?
Aucun fair-play ?
N – Arrêtez de vous dérober et commencez à vous confesser. Qui êtes-vous
pour demander pitié à celui que vous pourriez anéantir à volonté ? Qui êtesvous
pour parler de fair-play et de sens de l’humour ? Vous qui, comme
vous l’avouez vous-même, avez fait de la vie sur cette Terre un enfer, dans
lequel vous punissez tous ces innocents par leurs peurs et leur ignorance.
Pour ce qui est de me mêler de mes propres affaires, c’est exactement ce que
je fais quand je vous force à dévoiler comment vous contrôlez les gens par
l’intermédiaire de leur esprit. Mes affaires, si elles peuvent être appelées
ainsi, ont pour but d’aider à déverrouiller les portes de ces prisons
individuelles, dans lesquelles hommes et femmes se sont confinés, à cause
des peurs que vous avez semées dans leur esprit.
D – Mon arme la plus puissante sur les êtres humains, est composée de deux
principes secrets par lesquels j’obtiens le contrôle de leurs esprits. Je parlerai en
premier du principe de l’habitude, grâce auquel j’entre silencieusement dans
l’esprit des gens. En mettant en oeuvre ce principe, j’établis l’habitude de
(j’aurais souhaité pouvoir éviter d’utiliser ce mot) l’habitude de « dériver ».
Quand une personne commence à partir à la dérive sur n’importe quel sujet, elle
se dirige tout droit vers les portes de ce que vous autres créatures terrestres
appelez l’Enfer.
N – Décrivez tous les moyens par lesquels vous entraînez les gens à
« dériver ». Définissez ce mot et dites-nous exactement ce que vous entendez
par lui.
D – Je pourrais mieux définir le mot « dériver », en disant que ceux qui pensent
par eux-mêmes ne dérivent jamais, tandis que ceux qui pensent peu, voire pas du
tout de leur propre chef, sont des « dériveurs ». Le dériveur est celui qui permet
aux circonstances extérieures d’influencer son esprit. Il préfère me laisser
occuper son esprit, quitte à ce que je pense à sa place, plutôt que de
s’embarrasser à penser par lui-même. Il accepte tout ce que la Vie présente sur
son chemin, sans protester ni combattre. Il ne sait pas ce qu’il veut de la Vie et
passe son temps à récolter le fruit de son indécision.
Un « dériveur » a beaucoup d’opinions mais ce ne sont jamais les siennes. La
plupart lui sont fournies par mes soins.
Le « dériveur » est trop paresseux mentalement pour utiliser son propre cerveau.
C’est la raison pour laquelle je peux prendre le contrôle des pensées des gens et
semer mes propres idées dans leurs esprits.
N – Je pense que je saisis ce qu’est un « dériveur ». Dites-moi qu’elles sont
les habitudes exactes par lesquelles vous incitez les gens à passer leur vie à
dériver. Commencez par me dire quand et comment vous prenez possession
de l’esprit d’une personne pour la première fois.
D – J’établis mon emprise pendant que le sujet est jeune. Parfois, j’établis mes
fondations dans un esprit, avant même que son propriétaire ne soit né, en
manipulant l’esprit de ses parents. Parfois même, je remonte plus loin encore et
prépare l’esprit à recevoir mon emprise en utilisant, ce que vous autres créatures
terrestres appelez « l’héritage génétique ». Vous voyez, j’ai donc deux approches
pour accéder à l’esprit d’une personne.
N – Oui. Continuez et décrivez ces deux portes d’entrée dans l’esprit
humain.
D – Comme je l’ai indiqué, je fais en sorte d’amener les gens dans votre monde
avec des cerveaux faibles, les dotant le plus possible, avant la naissance, de la
faiblesse de leurs ancêtres. Vous appelez ce principe « héritage génétique. »
Après leur naissance, comme moyen de contrôle, je me sers de ce que vous
appelez « l’environnement ». C’est là que le principe des habitudes entre en jeu.
L’esprit n’est rien de plus que la somme totale des habitudes de son propriétaire.
J’établis ces habitudes une par une et m’insinue par la petite porte, ce qui me
mène plus tard à la domination absolue de cet esprit.
N – Expliquez-moi les habitudes les plus communes que vous utilisez.
D – C’est une des mes ruses les plus intelligentes : j’entre dans leur esprit par le
biais des pensées qu’ils croient être les leurs. Les plus utiles sont la peur, la
superstition, l’avarice, la cupidité, la luxure, la revanche, la colère, la vanité et la
paresse. Par l’une d’entre elles, ou par plusieurs, je peux entrer dans tout esprit, à
tout âge, mais j’obtiens les meilleurs résultats quand un esprit est encore jeune,
avant que son propriétaire n’ait appris comment refermer l’une des ces neuf
portes. Je peux alors installer des habitudes qui laissent les portes ouvertes pour
toujours.
N – Je commence à saisir vos méthodes. Reprenons l’habitude de dériver.
Dites-nous tout sur cette habitude, puisque vous avez déclaré que c’était
votre meilleur stratagème pour contrôler les esprits.
D – Comme je l’ai déjà dit, j’entraîne les gens à la dérive dès leur jeunesse. Je
les induis à dériver à l’école alors qu’ils ne savent pas ce qu’ils veulent faire plus
tard dans la vie. C’est là que j’en attrape la majorité. Les habitudes sont liées.
Dérivez dans une direction et bientôt vous dériverez dans toutes les autres.
J’utilise aussi les habitudes sociales pour resserrer définitivement mon emprise
sur mes victimes.
N – Je vois. Vous faites une affaire personnelle de former chez les enfants
l’habitude de dériver, en les amenant sur le chemin de l’école sans but ni
objectif. À présent parlez-moi de vos autres tours grâce auxquels vous
entrainez les gens à devenir des « dériveurs ».
D – Et bien, je mets en oeuvre ma deuxième meilleure ruse avec l’aide des
parents, des enseignants et des instructeurs religieux.
Je vous avertis, ne me forcez pas à mentionner cette ruse. Ne la révélez pas. Si
vous le faites vous serez haï par tous mes collaborateurs qui l’utilisent. Si vous
publiez cette confession sous la forme d’un livre, votre ouvrage sera interdit
dans les écoles publiques. Les leaders religieux le mettront sur leur liste noire.
Les parents le cacheront à leurs enfants. Les journaux n’oseront même pas en
publier une critique. Des millions de gens vous détesteront pour avoir écrit un tel
ouvrage.
En fait, personne ne vous aimera, vous et votre livre, mis à part les gens qui
pensent et vous savez comme moi combien cette espèce est rare ! Le conseil que
je peux vous donner est de me permettre de faire impasse sur la description de
mon deuxième meilleur stratagème.
Note de Sharon : L’auteur savait que cette opinion serait un des aspects les plus controversés de ce livre.
En fait, sa femme était si inquiète sur la manière dont le livre serait reçu qu’elle lui fit promettre de ne
jamais le publier. C’est aujourd’hui, bien après sa mort, que la famille a accepté de partager ce manuscrit
avec le reste du monde. Je vous encouragerais à suivre les arguments de Hill au sujet du fonctionnement de
l’Éducation Nationale et des éducateurs religieux, puis de décider par vous-même.
N – Pour mon propre bien, vous souhaiteriez donc que je dissimule la
description de votre deuxième meilleur atout. Personne n’aimera mon livre
à part ceux qui pensent, hein ? Très bien, continuez et répondez.
D – Vous le regretterez, M. Terrien, mais, au bout du compte, ce sera vous le
dindon de la farce. Par votre erreur, vous détournerez l’attention de moi sur vous.
Mes collaborateurs, qui se comptent par millions, oublieront tout à mon sujet et
vous haïront d’avoir dévoilé mes méthodes.
N – Ne vous en faites pas pour moi. Parlez-moi de ce deuxième meilleur
atout grâce auquel vous entraînez les gens à dériver vers l’Enfer à vos côtés.
D – Mon deuxième meilleur tour est loin d’être secondaire. Il est fondamental !
Fondamental parce que sans lui, je ne pourrais jamais prendre le contrôle sur les
esprits des jeunes. Les parents, les professeurs, les éducateurs religieux et
beaucoup d’autres adultes servent ma cause sans le savoir, en m’aidant à détruire
chez les enfants la faculté de penser par eux-mêmes. En faisant leur métier, de
différentes manières, ils ne suspectent jamais ce qu’ils infligent à l’esprit des
enfants ni la cause réelle de leurs erreurs.
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COMMENTAIRES
DISCIPLEdeJÉSUS
02-04 18:18:26JÉSUS VA VOUS DETRUIT A LA FIN DU MONDE.
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02-13 06:40:47la positivite et la negativite depend de positionnement
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