Lakota: les cris de détresse des planteurs des planteurs de cacao face aux mafieux pisteurs 

A Satroko village du canton Diéko, à 24 km de Lakota, chef lieu de département, les paysans n'en peuvent plus. " Avant les élections, on nous dit que le kilogramme de cacao était à 1000F CFA. On était heureux. Elections finies, en décembre, des acheteurs de cacao sont venus. Ils ont prix nos productions, nous ont remis des bouts de papiers et ils ont disparu. Personne n'a fêté Noël et le nouvel an ici", rapporte un paysan. " Début janvier, nous avons dit que trop c'est trop. Nous allons marcher jusqu'à Djoko pour bloquer la voie bitumée entre Divo et Lakota. Quand les acheteurs et leurs patrons ont appris cela, ils sont venus et ils ont donné un peu d'argent sur ce qu'ils nous doivent. Et lls ont encore disparu", ajoute-t-il. 

Face à cette attitude, les coopératives ont bloqué les productions. Ceux qui ne peuvent plus tenir récupèrent leur cacao et vont les brader à Djoko à 800F ou 700FCFA. Mais ils n'ont pas aussi la totalité de leur argent. C'est vraiment dur. On n'en peut plus. Nous allons profiter des législatives pour engager des actions de protestations dont une marche et on verra", souligne un autre villageois. 

A Gogné, dans le canton Deboua, les paysans révèlent des actions mafieuses. " Les 1000FCFA annoncés à la veille de la présidentielle, ce fût une grosse arnaque. Les pisteurs arrivent ici, proposent de payer nos produits à 800F ou 750F. Et puis ils ne donnent pas d'argent mais des bouts de papiers avec des pratiques de vol. Ils écrivent sur les papiers qu'ils ont payé le cacao à 1000F et en réalité c'est à 750 F. Pire,malgré ce prix dérisoire, pour que tu reçoives ton argent, ils te réclament 5kg sur 100kg. C'est-à-dire si tu as vendu 100kg, ils te donnent l'argent de 95kg. Si tu ne veux pas, ils laissent ton cacao. Voici notre souffrance", dévoile un groupe de paysans venu à des obsèques dans ce gros village de Lakota. " On nous raconte qu'à cause du coronavirus, les bateaux refusent de venir à nos ports pour prendre notre cacao. Donc finalement sur quoi repose l'avenir de ce pays?", s'interrogent-ils. 

Pour un cadre de Grand-Deboua à la retraite, le problème pourrait être lié au niveau élevé de notre dette. " Quand un pays a des dette de plus 16000 milliards, les financiers du monde se méfient désormais. Ils se demandent si ce pays ne va pas faire banqueroute. Alors ils ne peuvent pas prefinancer l'achat du cacao et les gens vont prendre l'argent pour rembourser des dettes et laisser les producteurs dans la précarité. Voici l'une des raisons de la mévente du cacao et des acheteurs qui ne donnent que des bouts de papier sans lendemain", révèle-t-il au grand désarroi des paysans.

Dan Opéli

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