En Côte d’Ivoire, la mer gringotte entre 1 et 3 mètres de côtes par an. En 2012, l’on a même pu observer un recul de la terre ferme de plus de 10 mètres à Abidjan, Port-Bouët. A Grand-Lahou, l’embouchure du fleuve Bandama se déplace chaque année et engloutit le village de pêcheurs de Lahou-Kpanda menacé de disparition si rien n’est fait d’ici quelques années.
Si ces données montrent l’ampleur de l’érosion côtière, elles ne sont que la face immergée de l’iceberg. De fait, le littoral ivoirien, long de 566 km et qui fait environ 7% de la superficie du pays, est en proie à l’érosion côtière. Celle-ci menace la survie de 30% de la population ivoirienne. La région de San-Pedro, celle de Grand-Lahou, Abidjan avec la commune de Port-Bouët, la ville de Grand-Bassam et la station balnéaire d’Assinie sont classés parmi les 5 points chauds, c’est-à-dire les plus sensibles aux effets de l’érosion côtière.
En réponse aux requêtes du gouvernement ivoirien pour résoudre les questions liées à l’érosion côtière et à la gestion du littoral, la Banque mondiale a lancé un programme de gestion du littoral Ouest-africain. Ce programme dénommée le projet d’investissement dans la résilience des régions côtières ouest-africaines ou projet WACA et qui prend en compte 6 pays de l’Afrique de l’Ouest vise à promouvoir diverses mesures de lutte contre l’érosion côtière notamment la fixation des dunes, la restauration de zones humides et de mangroves, le rechargement des plages et la construction d’ouvrages de protection et de digues. Ainsi, en avril 2018, la Côte d’Ivoire a bénéficié d’un prêt de 30 millions de dollars (soit plus de 16 milliards de francs CFA) pour lutter contre l’érosion côtière.
3 ans après, où en est la Côte d’Ivoire dans la mise en œuvre du projet WACA et globalement dans sa politique de gestion du littoral ? Qu’est-ce qui a été fait concrètement et qu’est-ce qui reste à faire ?
C’est pour répondre à ces questions et faire le point de la riposte de la Côte d’Ivoire contre le phénomène de l’érosion côtière que le Coordonnateur du projet WACA, Prof Ochou Abé Delfin était l’invité de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI) à sa tribune d’échanges appelée « le café de l’actualité » le mardi 30 mars 2021 à la Maison de la Presse d’Abidjan (MPA).
Prof Ochou a indiqué que la zone pilote du projet WACA est la région de Grand-Lahou. L’Universitaire a fait savoir que toutes les études nécessaires à la mise en œuvre du projet ont été réalisées, notamment l’espèce de palétuvier propice dans la zone en ce qui concerne la restauration de la mangrove. Il est de même pour l’étude relative à la création d’une zone à bois en vue d’offrir aux populations du bois de chauffe pour le fumage du poisson et pour servir de matériau de construction en lieu et place de la mangrove ainsi que la création des activités génératrices de revenus pour les populations impactées.
Il est prévu également, à en croire le point focal du Projet WACA au ministère de l’environnement et du développement durable, de développer une application mobile afin de favoriser le système d’alerte précoce. Mais cette option, a-t-il précisé, ne pourra être fonctionnelle qu’avec l’implantation d’une antenne relais de téléphonie mobile dans la zone non couverte par le réseau.
Après la première phase consacrée à l’étude de faisabilité du projet WACA dans la zone de Grand-Lahou qui aura duré 3 ans, les actions concrètes (reboisement de la mangrove, construction de digues pour stabiliser l’embouchure et freiner l’avancée de la mer etc…) devraient connaitre un début d’exécution au cours de cette année 2021 pour s’achever en 2023, date de fin de mise en œuvre du projet WACA prévu pour une durée de 5 ans (2018-2023). Entre autres actions à mener, ce seront plus de 44,80 hectares de mangrove dans la zone de Grand-Lahou et 25 ha dans la Parc national d’Azagny qui devrait être restaurés.
De la nécessité de la création d’une agence pour mieux gérer le littoral
Au cours des échanges avec les journalistes, Pr Ochou Abé a insisté sur la nécessité pour l’Etat de Côte d’Ivoire de renforcer le cadre législatif de gestion du littoral. Ainsi, a-t-il plaidé pour la création d’une agence nationale de gestion intégrée du littoral (ANAGIL) qui sera chargée de l’aménagement, de la protection et de la gestion intégrée du littoral ainsi qu’à l’élaboration d’un plan d’aménagement et de gestion du littoral (PAGIL) destiné à mettre en œuvre une gestion efficiente du littoral ivoirien.
Sébastien A.
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COMMENTAIRES
GUEST_WBWz6WRQa
04-01 07:33:53il faut aussi et surtout aménager les forets côtières qui sont infiltrée .
DariusBilly
04-01 06:18:39cest un projet ou les fils du pays le gouvenement ivoirien peut une vision de lancer un appel aux ivoiriens resortisants qualifiers dans les domaines cotiers .les ivoiriens qualifiers dans des domaines safety management environment systems international. la cote d'ivoire doit fait rentrer ces enfants qui peuvent donner des idees au gouvenement, je pense que le premier Ministre Patrick achi doit maintenant un plan de strategie de travail, les hommes qualifiers d' abord pour que le pays s avance.
AmelieTissot
04-01 02:27:37je veut voir pour croire....parce que nous sommes très inquiets la population côtière (LAUZOUA qui est une belle île est entrain de disparaître