Les autorités ivoiriennes ont bu le calice jusqu'à la lie. Elles ont boudé les obsèques du patriarche Sassan Kouao Édouard jusqu'à son inhumation ce samedi 20 février. Ni à la levée de corps à Ivosep Treichville ni à l'espace Laurent Gbagbo de Niablé où se sont déroulées les obsèques du riche planteur, les autorités ivoiriennes n'ont pas voulu prendre leur part de deuil relativement au décès de Sassan Kouao Édouard.
Celui-là même qui s'est révélé au président Félix Houphouët Boigny par son ardeur au travail de la terre. Triple lauréat de la coupe nationale du progrès, le nom de Sassan Kouao rimait avec la culture de la terre en Côte d'Ivoire. Il a largement contribué au succès de l'agriculture ivoirienne sur le plan mondial. Le patriarche Sassan Kouao Édouard méritait donc amplement de la République. Il méritait une reconnaissance de l'État ivoirien qu'il a servi à son humble niveau avec dévouement et abnégation.
C'est bien grâce à l'exemple donné par Sassan Kouao et sa bande joyeuse de paysans que de nombreux cadres ivoiriens ont eu le goût de l'agriculture ou à tout le moins, la culture du café-cacao. Mort en exil au Ghana pour des raisons politiques, l'État de Côte d'Ivoire ne devrait pas blâmer Sassan Kouao pour son idéologique mais plutôt retenir ce qu'il a fait pour la nation ivoirienne, au point d'être adulé par le président Félix Houphouët Boigny.
C'est une grosse méprise que d'avoir regardé de loin, comme on le dit trivialement en Côte d'Ivoire, la dépouille de celui-là même qui a donné à l'agriculture ivoirienne, ses lettres de noblesse. Ailleurs, la République lui aurait déroulé le tapis rouge pour saluer la mémoire de Sassan Kouao Édouard relativement à son engagement pour le rayonnement de son pays au plan international. Mais hélas ! Mille fois hélas ! Le riche planteur de Niablé s'en est allé en l'absence de la République. Sans couronne ni médaille à titre posthume.
Pierre Lemauvais
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