Sign in
Download Opera News App

 

 

Samir HADDAR (expert en cybersécurité) : « L' Afrique doit construire sa souveraineté numérique »

Responsable de la société HAFS Afrique, distributeur de solution numérique en Afrique, Samir Haddar s’est prononcé sur la question de la cybersécurité en Afrique. Les enjeux et défis auxquels le continent est confronté. C’était à l’occasion de la 3è édition du Cyber Africa Forum qui a eu lieu, récemment, à Abidjan autour du thème : « Enjeux, acteurs et partenariats, quelles solutions pour réussir la transformation digitale de l’Afrique ? ».

« La solution se trouve dans la souveraineté numérique. A l’ère de la transformation digitale, il faut aussi protéger nos frontières numériques, au-delà des frontières physiques traditionnelles », explique-t-il.

Avant d’ajouter que « cela suppose des stratégies, qu’on apporte des réponses aux questions suivantes : qu’est-ce qu’on doit protéger et comment on va le protéger ? »

Pour Samir Haddar, ce forum a été l’occasion de rencontrer des partenaires, des opérateurs exerçant en Côte d’Ivoire, de la sous-région et de l’Afrique centrale. « Ce qui nous a permis d’échanger sur les problématiques de la sécurité et de l’informatique dans les pays de l’Afrique », a-t-il dit.  

Selon lui, au fur et à mesure que les entreprises se digitalisent, elles sont confrontées à la question de la cybersécurité « plus on est connecté au niveau de l’espace cyber international, plus on est exposé aux attaques qui se font de façon sporadique dans un pays ou un autre, que ce soit au niveau des ransomware ou des malwares, des attaques ciblées. Ce forum permet donc de sensibiliser les décideurs à prendre en considération cette situation », confie-t-il.

Il rassure toutefois qu’il y des outils qui permettent de se protéger, de bout en bout. Il peut avoir un cadre juridique mis en place au niveau des Etats pour protéger les entrées et sorties de données.

« L’Afrique doit avoir ses datas centers sécurisés stockés dans nos pays africains, au lieu d’être stockés en France ou aux Etats Unis, il y va de la réputation du pays par rapport à l’écosystème. Si vous avez, par exemple des données de l’Etat-civil, vous ne pouvez pas les stocker aux Usa ou ailleurs, l’Etat doit se doter de réglementations et des outils, pour protéger les opérateurs et  l’utilisateur final », a-t-il recommandé.   

Mais ce professionnel de la cybersécurité et des solutions numériques « une chose est sure, plus on va vers la souveraineté plus on s’expose à des attaques, cela est inévitable. C’est pourquoi l’Afrique doit se préparer à tous les niveaux, tant au niveau de la compétence que des outils et puis il faut que les entreprises africaines puissent développer leur propre outil de sécurité. Que l’Etat encourage des jeunes, des startups à développer leurs propres outils de protection et de défense ».     

Monsieur Haddar explique qu’aujourd’hui avec le développement du mobile money et du mobile Banking, malgré le système de sécurité mis en place si le produit que vous utilisez n’est pas protégé on peut réussir à s’introduire dans  votre système et vous attaquer. « C’est d’ailleurs la stratégie utilisée par les ransonwares, comme cela a été évoqué au cours de ce forum, le problème de l’écran noir », dira-t-il.

L’expert explique qu’aujourd’hui les menaces viennent de partout dans le domaine du numérique et du cyberespace avec des victimes indénombrables.          

Ce forum donne l’occasion d’échanger sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication, adresser les problématiques qui constituent des défis dans le domaine. C’est un rendez-vous de tous les acteurs du domaine : des acquisiteurs, des intégrateurs, etc.

Evoquant la question de la formation, notre expert explique que si on parle de cybersécurité, il y a une économie complète qui se développe autour, il convient donc que des personnes soient formées dans le sens de la cyberdéfense, cela s’apprend. C’est pourquoi son entreprise s’est donnée pour mission de donner des formations à destination de ses clients avec des experts qui se chargent de l’accompagnement de ses solutions.

« Le défi majeur aujourd’hui pour l’Afrique, c’est la connaissance, nous avons la compétence, il faut donner la chance à nos jeunes de constituer notre vivier d’ingénieurs pour éviter la fuite des cerveaux.  Il nous appartient de former beaucoup de jeunes ingénieurs pour répondre à la problématique de la cybersécurité.

 

Eugène YAO   

Content created and supplied by: eugeneyao (via Opera News )

HAFS Afrique Samir Haddar

COMMENTAIRES

Chargez pour lire plus de commentaires