L' Hévéaculture qui a connu un boom important dans les années précédentes avec un prix rémunéré qui oscillait entre 600 et 800fcfa/kg bien apprécié des agriculteurs ,connaît aujourd'hui des difficultés liées à plusieurs facteurs.

1- L'exploitation des plantations

Une plantation villageoise d'hévéa met en moyenne sept(07) années pour que les plants répondent aux normes pour effectuer une saignée.

Après le traçage de l'arbre et les premières ouvertures, la saignée ou l'exploitation peut véritablement commencer; mais sur le terrain, l'on constate que la plupart des saigneurs a été formée sur le tas sans connaissances requises pour exercer le métier comme il se doit: conséquences, les saignées sont mal exécutées avec une consommation excessive du capital écorce, des blessures de plus en plus profondes sur les panneaux et le non respect de la périodicité de saignée.

Depuis la baisse du prix d'achat aux agriculteurs, les plantations sont de plus en plus négligées avec l'absence de coupes régulières permettant une bonne aération, le manque de soins aux panneaux de saignée par l'application d'une pâte cicatrisante ; la seule préoccupation de l'agriculteur est l'achat de produit stimulant.

Tout cela engendre une faible production de latex au niveau des plantations.

2-La multiplicité des ponts- bascules.

Ces dernières années, l'on constate la création de nombreux ponts- bascules dans les zones de production; à première vue ,cela apparaît intéressant parce que réduisant les distances entre les lieux de production des lieux de pesage et de commercialisation; ces lieux de pesage sont aussi les domaines de prédilection des acheteurs dits "" cash "" qui ne pratiquent pas d'achat selon le prix APROMAC; à titre d'exemple: le prix APROMAC de janvier 2021 était fixé à 293fcfa/kg de caoutchouc naturel, alors que les acheteurs dits "" cash"" pratiquaient 240fcfa/kg. Les ponts- bascules ne sont pas toujours des exemples de clarté et de probité.

3-Les vols des fonds de tasse.

Les disparitions des fonds de tasse dans les plantations sont devenues récurrentes; il ne se passe plus de jour où les agriculteurs ne constatent le vol d'une partie ou de la totalité de leurs productions; ces derniers, pour préserver leurs acquis, sont obligés de stocker la production de leurs plantations chez eux, non loin de leurs domiciles avec tous les risques que cela comporte de respirer un air pollué par les odeurs dégagées au cours de la coagulation du latex; les plus nantis construisent des bacs en béton avec des fermetures métalliques cadenassées;

D'autres encore utilisent des services de gardiens de nuit pour veiller sur leurs productions quant on sait que chaque pied d'hévéa doit recevoir deux coups de couteau par semaine dans le cadre d 'une saignée chaque trois(03) jours(J3).

Tout le monde vend du caoutchouc naturel, tout le monde achète du caoutchouc naturel.

4-Le prix du kilogramme de caoutchouc.

Depuis 2012, le prix du kilogramme de caoutchouc naturel oscille entre 250 et 310fcfa malgré l'augmentation des surfaces cultivées qui permet aujourd'hui à notre pays d'occuper le 4eme rang mondial pour la production de caoutchouc naturel.

Au regard de tout ce qui précède, il est grand temps que tous les acteurs de la filière soient véritablement encadrés pour maximiser la rentabilité des plantations villageoises, que les lieux de pesage soient contrôlés par les agents du ministère du commerce, que le milieu des acheteurs soit assaini par la délivrance d'agrément et le tout chapeauté par une réelle volonté politique pour stabiliser le prix du kilogramme de caoutchouc naturel à au moins 500FCFA pour le plus grand bonheur de tous ces agriculteurs de notre pays qui regorge de potentialités incommensurables.

ERKA.

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