La réforme des systèmes éducatifs est un thème très en vogue aujourd’hui dans les pays du Maghreb. Que ce soit l’Algérie, le Maroc ou la Tunisie, chaque pays met en place des mesures pour améliorer la qualité de l’enseignement et rendre les apprentissages plus performants. Ces changements concernent aussi bien la formation des enseignants, l’évaluation des élèves ou l’intégration des nouvelles technologies en classe. Pour le moment, aucun des 3 pays n’a en revanche, entrepris une réforme en profondeur de son système d’éducation. Des sujets tels que la modification des programmes ou le changement des rythmes scolaires ne paraissent pas encore à l’ordre du jour.
Existe-il une recette miracle pour qu’un pays puisse améliorer le secteur de l’enseignement ? A priori la réponse est non. La performance d’un système éducatif dépend de divers paramètres qui différent d’un pays à l’autre en fonction de l’Histoire, de la culture et de divers expérimentations passées. Voici un ramassi de pays ayant de meilleurs systèmes éducatifs au monde.
Japon : Le système éducatif japonais a longtemps mis l’accent sur la préparation des étudiants à leur futur travail et à une participation active dans la société. La société japonaise, très méritocratique, pousse les individus à développer leurs compétences pour atteindre des opportunités par leur propre mérite. De même il y a une exigence forte au Japon dans les programmes de mathématiques et de sciences. Ainsi, le programme scolaire se concentre autant sur la manière de faire quelque chose (sur la base des compétences) que sur la façon dont ce quelque chose fonctionne (basé sur l’application).
Estonie : Depuis son indépendance en 1992, l’ancienne république soviétique n’a cessé de travailler en vue de reconstruire son système éducatif. La réforme s’est concentrée sur trois domaines principaux : l’élaboration d’un nouveau programme national, la formation des enseignants dans les pratiques innovantes et l’amélioration de la formation professionnelle. Le nouveau programme met l’accent aussi bien sur les compétences académiques, mais participe aussi au renforcement des compétences transversales des élèves, comme la gestion du temps ou la communication. La formation des enseignants quant à elle a été axée sur la pensée critique dans une nouvelle économie de plus en plus technologique.
Finlande : Les initiatives éducatives finlandaises, permettent à ses écoles de fortement se différencier de celles du reste du monde. Depuis le premier classement PISA en 2000, le pays a même dû mettre en place une cellule dédiée à l’assistance des autres pays, devant l’afflux de demande émanant du reste du monde pour comprendre le système éducatif finlandais. Le succès de ce pays est surtout basé sur une forte autonomie des écoles et une formation très poussée des enseignants. Ainsi, les établissements scolaires sont libres de choisir leurs propres manuels scolaires et ressources pédagogiques. Les enseignants sont tenus d’avoir un diplôme de maîtrise et de suivre un cursus de formation très long et très diversifié.
Canada : Le système éducatif canadien est décentralisé. Chaque province et territoire est seule responsable du secteur de l’enseignement et établit son propre curriculum. Cependant, il existe une forte interaction entre les provinces qui s’inspirent mutuellement pour la mise en place de nouvelles pratiques. De même, les différentes régions travaillent de concert pour définir les politiques de recrutement et concevoir les plans de formation des enseignants. Les dernières réformes de l’éducation au Canada ont mis en relief des thèmes comme un meilleur engagement des familles dans le processus éducatif, une prévention plus accrue des décrochages et l’intensification des initiatives en matière d’utilisation des outils numériques dans l’apprentissage
Pologne : Très mal classée dans les années 2000, la Pologne a intégré le haut du classement PISA en 2012. L’une des réformes qui ont permis cette progression, est la remise en cause du système éducatif tel qu’il était conçu sous le régime communiste, qui permettait la poursuite des études au-delà de 14 ans, aux seuls élèves les mieux classés, les autres étant orientés vers des sections professionnelles. Aujourd’hui, le système polonais permet aux élèves de 15 ans de choisir parmi 4 filières qui leur permettront chacune de passer le concours d’entrée à l’université. En outre, la formation des enseignants a été élargi pour se focaliser aussi bien sur les compétences, la vocation et la manière d’aider les élèves à être performants. La Pologne s’est également fixé des objectifs élevés dans l’intégration à l’école des enfants en bas âge. Ainsi à l’horizon 2020, 90% des enfants âgés de 4 à 5 ans devront être scolarisés.
Pour résumé, on constate que les systèmes éducatifs les plus performants de la planète ont de nombreux points en commun, comme l’importance accordée aux programmes et à la préparation de l’apprentissage et une volonté affirmé de réformer dès que cela est nécessaire. Cependant, de nombreux pays présents sur cette liste abordent les composantes éducatives de manières très différentes. Ainsi, lorsque il s’agit d’investir dans la mise en place d’un système éducatif performant, il n’y a pas une seule « bonne façon » de faire. Tout ce qui est requis c’est une volonté de savoir quand le changement est nécessaire et une volonté de réfléchir au meilleur moyen de le réformer.
Source: un rapport de la banque mondiale
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