Ces dernières semaines, les derniers développements de l'actualité politique ivoirienne donnent sérieusement à réfléchir. En effet, il est donné d'entendre, par ces temps qui courent, des propos déroutants et d'assister, ébahis, à des attitudes ambiguës, dépassant tout entendement même. Une valse politique qui laisse sans voix; un tango démocratique de nature à couper le souffle. Une leçon à tirer tout de même de tous ces ballets incessants sous fond d'hypocrisie et de lâcheté; c'est qu'il ne faut jamais faire confiance aux hommes politiques, qui très souvent, agissent au gré de leurs intérêts mesquins.

Après son discours musclé du stade Félix Houphouet Boigny vis-à-vis d'Alassane Ouattara avant les élections présidentielles du 31 octobre 2020, c'est un Amon Tanoh doux comme un agneau qui s'est présenté, suppliant son ex-mentor de lui pardonner ses propos incendiaires. Avant lui, c'est le pro-Soro, à savoir le président du RACI Soro Kanigui, qui s'est érigé en laudateur du RHDP, après un séjour carcéral, lui ayant certainement remis les idées en place. Alphonse Soro, l'autre pro-Soro, lui, vient à peine de se jeter dans les bras du Président de la République Alassane Ouattara. Mais, la palme de la pirouette politique revient incontestablement à Pascal Affi N'guessan.

On se rappelle encore comment l'ex-porte-parole du défunt CNT avait été mis sous l'éteignoir par le régime en place, suite à une période électorale désastreuse; une arrestation spectaculaire qui avait jeté l'émoi au sein de la société ivoirienne. Quelques mois après son incarcération, on est surpris de voir Affi aux côtés d'un dignitaire du régime, Adama Toungara, en mission commandée par ADO, au Ghana, à l'occasion des obsèques de l'ancien Président Jerry Rawlings. Il faut noter que cette image, mettant évidence nos deux "envoyés spéciaux" heureux, côte à côte dans le Gruman présidentiel, continue de hanter de nombreux esprits, s'interrogeant sur le brusque rapprochement entre "le lion du Moronou" et "le Bravetchê". Si pour certains, Affi roule pour Ado depuis longtemps, d'autres par contre saluent l'esprit républicain du président légal du FPI.

La politique, c'est dit-on, la saine appréciation des réalités du moment. Et dire que les plus grosses victimes dans tout cela, ce sont les militants radicaux, prêts à payer de leurs vies, à mourir inutilement pour le bon plaisir des politiciens, qui n'hésiteront pas à retourner leur veste, sans le moindre scrupule.

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