La chute du niveau des élèves en Côte d'Ivoire est devenu un sujet d'actualité aujourd'hui alors qu'elle ne date pas d’aujourd’hui. Cela s'est réalisé progressivement au fil des années sans que les gens ne s'en aperçoivent ou peut-être cela n’intéressait personne. Grâce au classement du PASEC, on se rend compte aujourd'hui de la réalité. Mais ce que l'on ignore encore, c'est le lien entre la chute du niveau des élèves et ses conséquences sur la société.



En effet de nos jours, tout le monde se plaint des prestations de service dans nos hôpitaux, dans nos écoles, dans nos services publics et partout ailleurs. On se plaint que les personnes travaillant dans ces services ne font pas correctement leur travail, sont corrompus ou ne connaissent pas leur travail. Comme exemple, il y a des médecins (nouveaux) qui prescrivent des médicaments qui n'existent pas. Des malades qui meurent à la suite de deux opérations successives. De futurs instituteurs, admis au Cafop, qui font des demandes de permutation avec plusieurs fautes d'orthographe dans une seule phrase. Des immeubles qui s'écroulent par-ci, par-là. Des routes dégradées après seulement un an de service etc.

Le problème, c'est que nous sommes tous rattrapés par les graines que nous avons semées par le passé. Depuis des régimes successifs au pouvoir, nous avons assisté à des admissions parallèles aux concours. On se souvient des fameuses listes produites par des personnalités qui doivent inscrire chaque année plusieurs proches pour être admis d'office aux concours, sans oublier ceux qui doivent payer. Pour finir, ceux qui méritent échouent et se retrouvent derrière les cabines téléphoniques alors que ceux qui ne connaissent rien se retrouvent derrière les bureaux à leurs places. Même son de cloche au niveau des examens; depuis quelques années des réseaux mafieux se sont organisés autour des examens à l'image des réseaux de trafic de drogue parce que cela est devenu florissant, aboutissant ainsi à des copies conformes auxquelles on est obligé d'attribuer la mention fraude. Ajoutons aussi à cela le fait que les parents d’élèves payent pour faire passer leurs enfants en classe supérieure et les élèves eux-mêmes qui sont obligés de tricher pour avoir la moyenne.

Toutes ces pratiques contribuent largement à la chute du niveau des élèves parce que les connaissances n'ont plus d'importance aujourd'hui. Il y a un principe qui fait croire aujourd'hui en Côte d'Ivoire qu'on a plus besoin de connaissances pour travailler. Dans ce cas, quel élève voudra se "casser" la tête pour connaitre toutes ses leçons s'il sait qu'il n'en a pas besoin pour travailler?

Ainsi, si nous ne prenons pas garde, nous allons créer nos propres monstres qui vont se retourner contre nous-même comme l'affirme ce célèbre message écrit à la porte d'entrée d'une université en Afrique du Sud: << Détruire un pays ne nécessite pas l'utilisation de bombes atomiques ou l'utilisation de missiles à longue portée. Il suffit seulement d'abaisser la qualité de l'éducation et de permettre la tricherie dans les examens par les étudiants. Les patients meurent aux mains de ses médecins; les bâtiments s'effondrent aux mains de ses ingénieurs; l'argent est détourné aux mains de ses économistes et comptables; la justice est perdue entre les mains de ses juges; l'humanité meurt aux mains de ses savants religieux...L'effondrement de l'éducation est donc l'effondrement de la nation<<.

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