Comme annoncé à l'occasion de l'ouverture de sa première session ordinaire, le 16 mars 2023, le Conseil Economique, Social, Environnemental et Culturel (CESEC), a reçu ce vendredi 16 pour sa première activité de l'année, le Procureur de la République Monsieur Adou Christophe Richard, au nom du Ministère de de la justice, pour une conférence portant sur l'un des des thèmes clés de l'actualité. Celui de "La Liberté d'Expression et Responsabilité pénale sur les Réseaux Sociaux"
Dans son propos introductif, le Président du Cesec s'est réjouit de la présence du Procureur de la République dont l'exposé du jour s'inscrit dans la ligne droite de l'un des trois avis adoptés par son institution en 2022 et portant sur le phénomène grandissant des influenceurs et influenceuses web. «Je salue, tout particulièrement, la présence parmi nous, de monsieur ADOU Richard Christophe, Magistrat Hors Hiérarchie, Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance d’Abidjan ; Directeur de la Cellule Spéciale d’Enquête, d’Instruction et de Lutte contre le Terrorisme. C’est un privilège, pour nous, de recevoir cette ressource humaine aux compétences avérées, cette personnalité hautement avisée et suffisamment outillée sur les questions liées aux libertés et à la responsabilité pénale, qui n’a ménagé aucun effort, pour prendre part à ce moment de réflexions et de partage d’informations», a indiqué l'hôte.
Pour lui, «L’une des préoccupations majeures renfermant de nombreux défis, est celle relative aux libertés et à la responsabilité, au regard de la recrudescence des publications d’opinions ayant un caractère illégal, via les réseaux sociaux qui, de nos jours, exercent une irrésistible fascination sur leurs utilisateurs. Aujourd’hui, l’usage des réseaux sociaux à des fins personnelles, par la surexposition, est devenu un acte récurent qui tend à s’enraciner dans les mœurs. Il fait émerger des métiers nouveaux, portés par des leaders d’opinion d’un genre, tout aussi nouveau, que l’on désigne sous les vocables « influenceurs » et « web-humoristes ».Si la communication numérique, à travers les réseaux sociaux, occupe une place de choix, tant dans l’animation de la vie sociale que dans l’économie nationale, au regard des opportunités d’emplois qu’elle créé et des recettes fiscales qu’elle offre, il demeure, fort à propos, de souligner qu’elle est source de préoccupations majeures, quand elle viole les lois de la République et qu’elle porte atteinte aux bonnes mœurs, entre autres.Notre Institution, dont l’un des champs de compétence est justement, le social, a décidé de traiter cette question en urgence»
A son tour de prendre la parole, le conférencier du jour ne s'est pas écarté de cette dynamique. Adou Richard a laissé entendre que, «La responsabilité pénale c’est l’obligation de répondre de ses actes intentionnels, en subissant la rigueur de la loi». Pour l'homme de droit en effet, si Internet et les réseaux sociaux sont une avancée notable du fait du moyen efficace qu'il représentent pour liberté d'expression, ils ne devraient toutefois pas porter atteinte aux lois qui régissent la vie de la République. «Les articles 9 et 10 de notre constitution, celle de 2016 modifiée en 2020 parlent de la liberté d’expression qui est une vertu en quelque sorte. Parce que chaque Être humain a la possibilité d’exprimer ce qu’elle ressent. Mais l’article 9 pose le principe et l’article 10 dit qu'à condition de ne pas heurter les lois. On connait tous l’adage qui dit que votre liberté s’arrête où commence celle des autres. Et s’arrête surtout là où la loi met une obligation à ne pas franchir», a fait savoir le procureur.
Poursuivant son exposé, le Procureur de la République près du tribunal de Première Instance d'Abidjan est notamment revenu sur des faits qui ont récemment troublés les réseaux sociaux ivoiriens, faisant même des dégâts notables dans certaines communes et communautés : une dénommée succès qui annonce la maltraitance d'ivoiriens dans un pays étranger, une influenceuse qui expose ses parties intimes, des influenceurs et influenceuses qui exposent des liasses de billets et d'autres richesses sur la toile sans justification aucune d'activité ; les injures et diffamations de la part de certains concitoyens d'ici et de la diaspora ; les discours de haine de la part des politiques, la publication de pornographie infantile, des mineurs qui commettent des infraction avec des puces identifiées au nom des parents, les brouteurs...., le Directeur de la Cellule Spéciale d’Enquête, d’Instruction et de Lutte contre le Terrorisme a tenu à rassurer le Président Aka Aouelé Eugène, les conseillers économique et sociaux ainsi que l'ensemble des populations sur le travail colossal abattu ses dernières années et qui se poursuit, pour mettre fin à toutes ces dérives qui vont à l'encontre de nos valeurs. «Rassurez-vous, le Procureur et ses services ainsi que la Police scientifique font en sorte qu'on rende internet plus digeste», a fait savoir Adou Richard.
Mamadou Ouattara
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