La Chambre d'appel de la Cour pénale internationale (CPI) a confirmé l'acquittement de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goude, prononcé en première instance le 15 janvier 2019. Comment cette nouvelle a été vécue à Duekoue et Bangolo à l'Ouest du pays, fiefs de l'ex-président ivoirien.

''Les gens étaient certes branchés à leurs postes téléviseurs. Mais calmement. Il n'y a pas eu d'euphorie. '', nous explique un habitant dont nous tairons le nom, joint par téléphone ce jeudi 1er avril 2021.

A en croire notre source, les gens sont beaucoup réservés à Duekoue en raison des craintes de représailles. '' Le peuple we a tiré les leçons du passé. Ils ne sont plus dans l'euphorie. Mais observent le silence. Certains sont sceptiques et attendent le retour effectif du Président Gbagbo et de Charles Blé Goude. Là vous verrez l'hystérie. Sinon il existe une asphixie morale, une peur latente, une bombe à retardement qu'une étincelle pourrait déclencher.'' ajoute notre source.

Pour éviter un tel scénario, notre source préconise une réconciliation vraie. ''Le Président Ouattara gagnerait à oeuvrer pour le retour effectif de son frère. Il doit se rendre à l'aéroport et saisir le bras de son frère Gbagbo et fumer le calumet de la paix. Cela pourrait apaiser les tensions au niveau des populations.'' conclut notre source.

Pour rappel, 817 personnes ont été tuées le 28 mars 2011 à Duekoue, fief de Laurent Gbagbo, par les miliciens du chef de guerre Amade Ouremi. Celui ci accuse un autre seigneur de guerre, le commandant Losseni Fofana dit Loss, proche de Alassane Ouattara. Le rapport de Human Rights Watch évoque 1800 morts à Duekoue sur huit jours. Le traumatisme des populations dont parle notre source se comprend aisément.

Cyrille NAHIN

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