Dans le box des accusés, mercredi 24 mars 2021, le chef milicien Ouedraogo Rémi dit Amade Ouremi, a révélé les noms de ses mandataires concernant les massacres de Duekoue commis en 2011. Des noms au nombre desquels figure celui du chef de l'État, Alassane Ouattara, qui aurait, selon un chef de guerre cité par le prévenu, donné l'ordre.
''C'est Alassane Ouattara qui avait donné l'ordre'' a martelé Amade Ouremi citant Coulibaly de Kouibly, un chef de guerre dont il travaillait sous les instructions.
Par ailleurs, Amade Ouremi a encore répété que c'est le commandant Losseni Fofana dit Loss qui a exécuté cet ordre de ''chasser des miliciens de Duekoue''.
Dans un récit effroyable qui donne froid dans le dos, l'ex-chef milicien livre sa part de vérité, refusant d'être le bouc émissaire de tout un système.
''J'étais à Bagouo le 27 mars 2011. C'est le Commandant Fofana Losseni dit Loss qui a donné l'ordre de chasser les miliciens de Duekoué. Moi, j'étais un rebelle aux ordres du chef de guerre Coulibaly de Kouibly. C'est lui qui m'a fourni des armes et des treillis militaires. Moi j'étais malade et je ne faisais que mettre les munitions dans les chargeurs des armes dans le village de Blodi.
C'est après la libération de Duekoué que je suis entré dans la ville. Les vrais dozos étaient nombreux ce jour là. Ce sont les dozos qui ont tué les gens. Ce n'est pas parce que c'est mélangé qu'ils vont mettre tout sur moi. Dieu même sait que je n'ai pas fait ça moi seul. J'ai vu des corps des hommes. C'était beaucoup. Je n'ai jamais vu ça de ma vie. Il y avait des femmes, des hommes, des enfants et des vieillards parmi les corps. Des personnes ont été brûlées vifs dans des maisons.
On m'a utilisé comme un chiffon pour nettoyer leurs déchets. Je n'avais pas d'hommes sous mes ordres. Je n'ai pas tué de guéré. Les gens ont essayé de me tuer. Mais, ce que voulez, je vais tout dire", a-t-il indiqué.
A l'en croire, Losseni Fofana, Koné Daouda dit Kounda, Traoré Dramane et Coulibaly de Kouibly selon lequel les ordres venaient de l'actuel chef de l'État, Alassane Ouattara sont les commanditaires même si ces derniers nient toute implication dans ces massacres.
L'ex homme fort du Mont Peko est poursuivi pour vingt chefs d'accusations: crimes contre civils, crimes de guerre, génocide, assassinats, meurtres, viols, attentat, complot contre l'autorité de l'état, pillages, participation à des mouvements insurrectionnels, tribalisme, xénophobie, vols en réunion, troublés à l'ordre public... commis durant la crise post-electorale.
Le procès se poursuit ce jeudi 25 mars 2021 au Tribunal d'Abidjan à 13 heures.
Cyrille NAHIN
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COMMENTAIRES
GUEST_NWZRoolLG
03-25 15:57:50s'il parle trop vite sans la CPI il vont l'empoisonner
GUEST_vWDkal2gr
03-26 20:29:15Cette affaire de "l'ordre venait de..." on sait comment cela se termine. Si aucun élément, à part, les paroles de l'accusé, ne vient étayer les faits...
GUEST_v8K5kLY2g
03-26 23:41:29