Chez les Ga, les cercueils des proches que l'on inhume sont customisés à l'image des cérémonies d'enterrement : hauts en couleur.
Des cercueils en forme de piment, de voiture ou de bouteille de Coca-Cola gisent dans la cour de l'atelier Kane Kwei à Teshie, une ville du littoral ghanéen, à une quarantaine de kilomètres d'Accra. Ici, Cedi Anang et son fils Eric Adjetey Anang perpétuent l'héritage de leur aïeul, Seth Kane Kwei. Ils construisent des cercueils figuratifs ou Abebu Adekai (littéralement « récepteur de proverbes ») à l'effigie du clan auquel appartenait le défunt, de son métier ou encore de ses centres d'intérêt. Ainsi, la famille d'un enseignant décédé pourra avoir un stylo de sa marque favorite pour sépulture, une vendeuse de marché un oignon, ou encore un fumeur se verra choisir un paquet de cigarettes. Et là réside tout le dilemme pour les familles : coller au plus près de la réalité de la vie menée par le defunt, dont il faut défendre le prestige jusqu'au dernier voyage.
Le cercueil en forme de stylo, un classique chez l'ethnie Ga.
La coutume d'être enterré dans ces cercueils pour le moins originaux est née avec Seth Kane Kwei dans les années 1950. Le jeune charpentier avait eu l'idée, à la mort de sa grand-mère, de lui fabriquer un cercueil en forme d'avion, elle qui avait toujours rêvé de voyager. La cérémonie avait été un succès et, peu de temps plus tard, un pêcheur qui venait de perdre sa mère avait demandé à Seth Kane Kwei de lui confectionner un cercueil en forme de bateau. Une tradition était née.
Teshie, Accra. 1987. Kane Kwei,
Un cercueil customisé sous forme de téléphone portable.
Une tradition devenue un art
La pratique qui était initialement populaire parmi les Ga (un peuple de la région d'Accra) s'est aujourd'hui répandue aux Ashanti de la région de Kumasi, au nord de la capitale, et aux Éwé, à l'est du pays. À Accra, on compte aujourd'hui une dizaine d'ateliers, tenus pour la plupart par d'anciens apprentis de Seth Kane Kwei.
Un cercueil en forme d'appareil photo certainement destiné à un amoureux de la photographie.
Les touristes de passage dans la capitale viennent jeter un œil à ces sépultures figuratives, certains repartent même avec. Chaque année, Kane Kwei exporte une centaine de cercueils, non seulement pour des Ghanéens résidant à l'étranger, mais également pour des collectionneurs ou des galeries d'art jusqu'au Danemark ou en Russie. En 2012, le Southbank Centre à Londres avait dédié une exposition aux cercueils de Kane Kwei et de Crazy Coffins, une entreprise de pompes funèbres qui fabrique également des cercueils originaux depuis une quinzaine d'années à… Nottingham, en Angleterre.
Cercueil en forme d'ananas.
Un atelier de fabrication de cercueils customisés à Accra, au Ghana.
cercueil en forme de coq.
COMMENTAIRES
FataaMafio
01-15 12:03:37franchement mai c'est n'importe quoi