Deux faits majeurs ont marqué ces derniers mois, les rapports mitigés entre l'ex chef du parlement Ivoirien, Guillaume Soro et l’Élysée.
Le 24 Octobre 2020, à quelques encablures de l’élection présidentielle du 31 Octobre, le leader de Générations et Peuples Solidaires (GPS), devant une poignée de partisans acquis à sa cause, bombe le torse et promet de ‘’faire asseoir Alassane Ouattara par terre’’ et de ‘’lui donner des conseils’’.
Ces propos, il les tient à Paris. Dans l'antre des relations Franco-Africaines. Toujours à cette occasion, il assure bénéficier du soutien ferme du numéro 1 Français, Emmanuel Macron dans son bras de fer face au président sortant. Aucune réaction de la part de la France.
Mais, moins d’un mois plus tard, coup de tonnerre. Une interview exclusive du dirigeant Français, accordée à Jeune Afrique, vient planter le poignard dans les relations entre Soro et l’Élysée. Le successeur de François Hollande juge désormais son hôte ‘’indésirable’’.
Depuis, l’entourage de l’ancien premier ministre Ivoirien est formel. Guillaume Soro n’était d’ailleurs plus en France. Et il n'y est toujours pas. Ce désamour soudain n’est en réalité pas surprenant.
Si dans son offensive diplomatique contre le régime en place à Abidjan, il semble avoir bénéficié de la couverture de Paris qui lui a offert l’asile et la protection nécessaire pour inquiéter le pouvoir Ivoirien, Guillaume Soro pourrait avoir servi de pion dans le jeu trouble de la France, tergiversante dans ses positions face au maintien aux affaires d’Alassane Ouattara, notamment sur la question du 3ème mandat.
Visiblement proche des réseaux Macroniens par l’entremise de l'ex conseiller du président Français, Alexandre Benalla, Guillaume Soro semblait alors entrer dans le schéma Ivoirien de l’Élysée.
Jusqu’à ce retournement de situation, lorsque le 15 Novembre dernier, la présidence Ivoirienne dévoile une lettre de félicitations, adressée par le chef de l’état Français à son homologue Ivoirien.
Écarté, Guillaume Soro semble avoir compris l’ambiguïté du schéma Français. La crise électorale de 2020 a cependant révélé le choix privilégié de la France, le banquier Tidjane Thiam. Grand ami de Macron, l'ex DG du Crédit Suisse était pressenti pour jouer un rôle déterminant dans le cas d’une transition politique en Côte d’ivoire.
La confusion constatée autour de la création du CNT au lendemain de la présidentielle du 31 Octobre, reste encore l'une des grandes inconnues de cette crise électorale qu’a connu la Côte d’ivoire. Comment expliquer cette mise à l’écart de Guillaume Soro, aujourd’hui replié hors de l’Hexagone ?
En réalité, l'ex chef du parlement semble ne pas avoir le profil idoine pour Paris. Trop indépendant, peu malléable, et surtout issu des milieux contestataires de la gauche Ivoirienne, Guillaume Soro est loin du technocrate garant des intérêts financiers des multinationales.
Après une décennie de relation houleuse avec un certain Laurent Gbagbo, dont les velléités équilibristes en matière de relations avec Paris, avaient fini par instaurer un climat de tension permanente, l’Élysée n'est certainement pas enclin à gérer un autre cas de ce genre.
À moins d’un compromis forcé par un changement imprévu des événements en Côte d’ivoire, la devrait toujours maintenir sa posture de méfiance envers l'ex numéro 2 du régime Ivoirien, qui en est sans doute conscient.
Raoul Mobio
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COMMENTAIRES
Anicettrésor
02-11 15:16:44il n'a encore rien vu. quand on lui disait qu'il a été utilisé pour servir la France il a tout rejeté en bloc. aujourd'hui les faits ont donné raison à Gbagbo
LeonKonanKoffi
02-11 14:34:31il dérange personne...il se croyait fort.
GUEST_y3l5G9kL7
02-11 17:23:46Merci