Pour la première fois de mémoire d'Ivoirien, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo évoluent main dans la main dans une alliance politique que le successeur de Félix Houphouet-Boigny qualifie lui-même à juste titre, d’alliance non idéologique.
Fruit de la droite nationaliste Ivoirienne, dont le PDCI-RDA est le flambeau, Henri Konan Bédié, conformément à la ligne politique conservatrice tracée par le père fondateur, incarne cette conception traditionaliste du développement, marquée par une collaboration étroite et améliorée avec l'ex puissance coloniale, et la réaffirmation sans ambages, des valeurs culturelles Ivoiriennes.
Pour sa part, Laurent Gbagbo fait partie de cette élite intellectuelle de gauche au penchant réformateur, qui prêche pour un rééquilibrage rationnel des rapports avec la France, en misant également sur la réappropriation par les Ivoiriens de leurs intérêts économiques vitaux.
D'un certain point de vue, ces deux personnalités se rejoignent. Notamment de par leurs tendances clairement nationalistes, bien qu’ils divergent sur la méthode.
Respectivement âgés de 86 ans et 76 ans, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo, tous deux anciens présidents de la république, semblent avoir fait le choix du politiquement essentiel, au crépuscule de leurs carrières politiques.
La modification du paysage politique Ivoirien, avec la montée en puissance visible du sentiment nationaliste, chez une partie importante de la population Ivoirienne confrontée à une vision plus libérale de la gestion de la vie publique, tant sur le plan économique que migratoire, impose un rassemblement des forces nationalistes qui dans un futur électoral proche, se verront contraints de former un bloc homogène dans l’optique d'une cohabitation stratégique au sommet de l’état.
Ce calcul, ces deux vétérans de la politique Ivoirienne l'anticipent déjà, en travaillant méthodiquement à la mise en place d'un cadre d'accord viable, auquel il ne serait pas surprenant de voir s’associer Guillaume Soro.
Pur produit de la gauche révolutionnaire, le leader de Générations et Peuples Solidaires (GPS) affiche de plus en plus ouvertement ses convictions nationalistes.
Selon la coordinatrice générale de GPS, Anne-Marie Bonifon, avec qui nous échangions ce Lundi 22 Février, la philosophie politique qui motive le combat de l'ex premier ministre, se résume dans ce slogan : ‘’Donnez moi le pays, et je vous le redonne’’. Un leitmotiv à l'accent évocateur qui laisse entrevoir la collusion entre lui et les deux anciens chefs d’état qui ont en commun cette vision de repli sur les masses nationalistes, qui auraient alors la latitude de voir leurs aspirations se concrétiser dans un tel environnement politique.
Comme lors de la crise électorale de 2020, les forces nationalistes devraient se retrouver dans un bloc commun. Un schéma à envisager avec la prise en compte inéluctable d’autres courants idéologiques.
Raoul Mobio
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COMMENTAIRES
CoulDondo
02-23 22:20:53une alliance sous couvert de la haine et la rancune
DelPino
02-24 00:43:41Des alliances de plaisantins ouaih. Incapable + incapable = incapables
EliséeKoutouan
02-25 09:00:48Votre analyse ne m'est pas convainquante, parce que pour le commun du mortel ivoirien, tous les cités ne courent, visiblement, que pour leurs intérêts égoïstes.