Dans quelques jours, des milliers de candidats aux élections législatives iront à l’assaut des populations ivoiriennes à l’effet de recueillir leurs suffrages et devenir leurs porte-voix, leurs porte-paroles et leurs représentants.

Noble mission que celle de se voir investir d’une telle confiance et parler au nom du peuple !

Il s’agira pour une fois, pour nos populations, dès lors que la décision leur revient, d’envoyer à l’hémicycle, des personnes sensibles à leurs préoccupations, immergées dans leur vécu quotidien et à même de les défendre quoi qu’il en coûte. Il faut en finir avec ces parlementaires, beaucoup plus préoccupés par le devenir de leur parti que de l’intérêt de ceux par qui ils sont ce qu’ils sont.

La dernière mandature nous a donné de voir à l’hémicycle, des députés au verbe incertain, à la limite de l’illettrisme et véritables marionnettes applaudisseuses, qui ont oublié ou qui ne savent pas qu’ils sont des députés de la nation, n’ayant pas un mandat impératif. Certains d’entre eux se sont retournés contre le peuple qui les a élus lorsqu’il s’était agi de voter la loi sur la gratuité ou non de l’établissement de la carte nationale d’identité.

C’est le moment pour le peuple, de tenir sa revanche et sanctionner tous ceux qui ont voté « contre lui », obnubilés qu’ils étaient par le souci de faire plaisir à une personne et permettre à ses proches qui ont obtenu le juteux marché de l’établissement des cartes nationales d’identité, de s’en mettre plein les poches.

L’enjeu de ces élections à venir, c’est également que les nouveaux députés puissent exercer un contrôle véritable effectif de l’action du gouvernement, si tant est que ces actions vont à l’encontre des intérêts du peuple. 

Il y a peu, les ivoiriens ont étés choqués par les propos du président de l’Assemblée nationale sortant, M. Amadou Soumahoro, quand ce dernier avait déclaré : « …Tant que je serai Président de l’Assemblée nationale, il n’y aura pas de divergences entre l’Exécutif et le Législatif… ». Ces propos a priori anodins, sont d’une extrême gravité. Cela revient à dire que le président de l’Assemblée nationale, n’a pas intériorisé la séparation des différents pouvoirs de la république. Ce sont des propos qui traduisent les états-d ‘âmes d’un militant qui ne veut pas heurter le président de son parti

Il est temps que ces conceptions et ces comportements moyenâgeux, soient une fois pour toute rangés au placard, car en contradiction flagrante avec la pratique démocratique.

Au cours de la mandature passée, ou en cours, le gouvernement a soumis à nos parlementaires, un certain nombre de projets de loi, applaudis par tous car bien à propos.

Il y a eu entre autres, le projet de loi portant interdiction de fabriquer, de vendre et d’utiliser les sachets plastiques ; l’objectif de cette loi, était d’en finir avec ces sachets plastiques qui jonchent nos rues et qui les rendent insalubres. Qui plus est, ces sachets ne sont pas biodégradables.

Il y a eu également le projet de loi portant interdiction du téléphone portable au volant, salué par tous car cette pratique est à l’origine de nombreux accidents.

Il y a enfin, le projet de loi portant interdiction de fumer dans les lieux publics.

Toutes ces lois ont été examinées, adoptées et votées par nos vaillants députés et promulguées.

Objectivement, laquelle de ces lois choisies parmi tant d’autres, est véritablement appliquée dans sa toute sa rigueur ?

Les sachet plastiques ont-ils disparu du commerce et de nos rues ?

Le téléphone portable a-t-il cessé d’être usité par les automobilistes ? 

La cigarette a-t-elle disparu des lieux publics, bars, restaurants et autres ? 

Mais l’absence de réaction des députés qui ont voté ces lois et qui sont censés contrôler les actions du gouvernement laissent interrogateur et nous fait réfléchir !

Pour la mandature en perspective, les ivoiriens doivent être regardants quant au profil, à la moralité et à la capacité de ceux qu’ils vont envoyer à l’hémicycle. 

Il faudra bien :

- Sanctionner ceux qui ont voté contre le peuple, relativement à l’établissement de la carte nationale d’identité

- Sanctionner ceux des députés, au niveau incertain, à la limite de l’illettrisme, véritables marionnettes applaudisseuses au parlement.

- Envoyer à l’hémicycle, des députés, capables de soutenir un débat contradictoire et qui sont conscients que leur mandat n’est pas impératif et dont le bien-être du peuple est une préoccupation majeure!

Il y a certes eu un matin en Eburnie, il y aura assurément un soir et l’ivraie sera séparée du vrai !

Nazaire KADIA

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