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Après le chef de l'État, Alassane Ouattara, le regretté Amadou Gon Coulibaly, Ahoussou Jeannot et bien d'autres, c'est le Premier ministre ivoirien, qui s'est envolé vers la France pour des soins médicaux. Un recours au système de santé français qui contraste avec le bilan inattaquable dont se vante le régime Ouattara.

Le régime Ouattara reste très attaché au bilan de l'actuel chef de l'Etat ivoirien. Ses partisans n'hésitent pas à le présenter comme le meilleur président que le pays ait connu. Dans sa volonté de défendre son bilan, le RHDP, parti présidentiel, s'embourbe parfois dans les chiffres.

Ainsi le programme social du gouvernement avance les chiffres suivants au titre des constructions et réhabilitation d'infrastructures au niveau de la santé.

''L'effectif des professionnels de santé est passé de 19.993 à 31.445 de 2012 à 2019. Les indicateurs de disponibilité des ressources humaines ont connu une amélioration au regard des normes fixées par l'organisation Mondiale de la Santé (OMS) à savoir 1 médecin pour 10.000 habitants, 1 infirmier pour 5.000 habitants, 1 sage femme pour 3.000 femmes en âge de procréer.

Le ratio médecin/populations est de 1 médecin pour 7.354 habitants en 2019 contre 1 médecin pour 15.391 habitants en 2011. 43% des districts sanitaires ont atteint la norme OMS en 2018 contre 42,2% en 2017'' avance le programme social du gouvernement ivoirien.

Et d'ajouter : ''Le ratio infirmier/population est de 1 infirmier pour 2.202 habitants en 2019 contre 1 infirmier pour 6.467 habitants en 2011. Le ratio sage-femme/ femmes en âge de procréer est de 1 sage-femme pour 1104 femmes en âge de procréer en 2019 contre 1 sage-femme pour 3.000 femmes en âge de procréer en 2011.''

Soit. De ce qui précède, la question suivante se veut légitime. Pourquoi en dépit de cette embellie du système de santé ivoirien, les dirigeants préfèrent celui de Paris ? Pourquoi sauter dans un avion et aller se soigner en France aux frais du contribuable ivoirien pour un bobo ?

Le gros coup de fatigue selon l'expression de Marwane Ben Yahmed de Jeune Afrique érigé en service communication de la Primature, ne se soigne pas à Abidjan ? L'hôpital mère enfant de Bingerville n'est-il pas à la hauteur du gros coup de fatigue ?

Faut-il y voir une fuite du système de santé ivoirien ou un mépris pour les Ivoiriens ? Après 60 ans d'indépendance, la Côte d'Ivoire ne dispose-t-elle pas d'infrastructures sanitaires pour que les Premiers ministres qui se succèdent, se dirigent vers la France pour des examens médicaux ? Seuls nos dirigeants pourront répondre à ces questions.

Cyrille NAHIN

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