Si Blondy est l'alpha, Mohamed est peut-être l'oméga de la belle destinée qui les unit depuis plus de 30 ans ! Le premier n'est plus à présenter, tandis que le second travaille plus discrètement certes, mais efficacement dans l'ombre.
Deux alliés, dans le travail comme en dehors. Deux amis de longue date. Surtout une amitié devenue avec le temps une véritable fraternité.
Alpha Blondy et son alter-ego Mohamed Haïdara ont longtemps bourlingué. Ensembles, depuis les années 1990, lorsque Mohamed devient le manager de la carrière artistique de la reggae star. Certes, il y a eu une petite pause, puisqu'entre temps Mohamed a dû s'absenter, pour des raisons professionnelles, avant de revenir.
En plus du management, Alpha va confier à Mohamed Haïdara la direction de la radio qu'il fonde. Il est donc le Directeur général d'Alpha Blondy FM, à Cocody-Riviera Palmeraie. C'est là, depuis l'immeuble Trade center qu'emet quotidiennement la "fréquence qui a fait sourire le bon Dieu". Les bureaux de Mohamed font face à ceux de la chaîne. De temps à autre, on peut y croiser Alpha, lorsqu'il est présent. Les deux hommes ne se quittent pratiquement jamais.
Compagnons de tous les voyages, les deux briscards sillonnent le monde, du nord au sud, d'est en ouest, avec la même énergie. Le même entrain. Des dizaines de milliers de km parcourus, pour distiller aux quatre vents les bonnes vibes, depuis les scènes du monde.
(Ici, au Maroc avec deux petits fans)
Blondy a beau être la star mondiale du reggae, la tête blanchie au fil des années, il garde pourtant une âme d'enfant. Une âme jeune, joyeuse malgré l'usure du temps. Est-ce parce qu'il aime régulièrement s'amuser, sourire à la vie ?
En effet, on ne peut passer une journée en compagnie de Blondy, sans avoir droit à une blague qui détend l'atmosphère. Comme cet après-midi d'avril 2017. Souvenez-vous, les soldats des ex-FAFN (Forces armées des forces nouvelles) manifestaient à Bouaké, pour réclamer leurs primes, en tirant en l'air.
Rentré dans le bureau de Mohamed ce jour-là, Alpha nous trouve assis. Après quelques amabilités, il dit à son manager : «Mohamed, tu n'as pas un fusil calibre 12 dans le coffre de ta voiture ?» Étonné, ce dernier lui demande : «Mais... pour quoi faire ?»
Se dirigeant vers la fenêtre, Blondy pointe du doigt la rue en dessous et déclare : «Je vais me mettre là-bas, et puis je vais commencer à tirer en l'air. Comme ça, peut-être que les autorités vont m'appeler aussi pour me donner de l'argent. Ah, qui est fou ?» Avec le Kôrô, c'est comme ça. Une blague en appelle une autre...
Sur scène, il est Jagger Alpha Blondy. Hors scène, il reste Seydou Koné. Homme au commerce plaisant, affable, attachant.
Pour Blondy, chaque personne est une étincelle du Créateur, une partie de Dieu. Bref, un "bout de bois de Dieu" comme l'indique Ousmane Sembène dans son roman éponyme. Pour parler d'Alpha et Mohamed, il faudrait certainement tout un livre. Chaque journée de leur vie vaut une histoire.
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