Ce mercredi, la justice ivoirienne a procédé à l'ouverture du procès des massacres de Duékoué lors de la crise post-électorale de 2010-2011. Le seul accusé pour le début de ce procès est le milicien Amadé Ouérémi. Cet événement n'est cependant pas isolé.
L’ouverture du procès d’Amadé Ouérémi considéré comme chef milicien ayant sévi à l'ouest s'inscrit dans un contexte où la CPI entend ouvrir de nouveaux dossiers cette année, dont un dossier Ivoirien. Cette annonce a suffi pour que certains noms d’anciens barons de la rébellion soient cités. Et ce mercredi, au palais de justice du Plateau, Amadé Ouérémi a de nouveau cité certains chefs rebelles comme étant ses mandants. C’est le cas de Fofana Losseni dit Loss. Des proches de Guillaume Soro s’inquiètent aussi de savoir si Alassane Ouattara ne caresse pas l'idée vengeresse de livrer leur mentor à la justice internationale.
Ce qu’il faut rappeler, c’est qu'en février 2016, à l’issue d’une rencontre avec son homologue français d’alors François Hollande, Alassane Ouattara déclarait qu’il n’enverrait plus d’Ivoiriens à la Cour pénale internationale (CPI). Le président avait estimé que le pays avait désormais une « justice opérationnelle » capable de rendre un procès équitable. « Je n’enverrai plus d’Ivoiriens à la Cour pénale internationale (…) La CPI a joué le rôle qu’il fallait. À la sortie de la crise électorale, nous n’avions pas de justice, le pays était totalement en lambeaux (…) La justice ivoirienne a commencé à juger tout le monde sans exception », avait-il argué niant par la même occasion les accusations d'une justice des vainqueurs.
Aujourd’hui, la question est de savoir si Alassane Ouattara a reconsidéré son jugement. En effet, après un mandat émis en 2012 contre l’ex-première dame Simone Gbagbo par la CPI, les autorités ivoiriennes avaient exprimé leur refus d'envoyer cette autre ivoirienne devant la juridiction internationale. Après ce bras de fer, Alassane Ouattara peut-il accepter aujourd’hui de livrer des combattants qui l'ont aidé à prendre le pouvoir en 2011 à la suite de l’imbroglio qui avait suivi le 2è tour des élections ?
Seuls les jours à venir pourraient apporter une réponse satisfaisante à cette interrogation. Mais déjà, l’ouverture du procès d'Amadé Ouérémi en dit long sur les intentions d’Abidjan. Le milicien Burkinabé ne serait-il pas le bouc-émissaire parfait pour le pouvoir d’Abidjan afin d'essayer d’évacuer le contentieux de l'ouest. En tout cas, si Alassane Ouattara dit ne plus vouloir envoyer d’Ivoiriens à la CPI va-t-il en être autant pour le milicien Ouérémi ?
Dégnimani Yéo
https://www.jeuneafrique.com/299821/societe/alassane-ouattara-promet-de-ne-plus-envoyer-divoiriens-a-cpi/
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/09/20/la-cote-d-ivoire-refuse-de-transferer-simone-gbagbo-a-la-cpi_3481927_3212.html
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COMMENTAIRES
GUEST_daoPOPkg6
03-25 08:38:52depuis quand Ouattara tient promesse?
ClémentYaoKonan
03-25 08:16:45de toute les façons nous qui n'avons pas pris les armes on vous regarde
GUEST_5Ke06r1ym
03-25 18:26:56le problème est que Ouattara veut livrer les comzones et cela commence par ce procès Chris Yapi avait prédit cela ce n'est que le début du commencement pourquoi attendre la présence de la cpi pour ouvrir ce genre de dossier je pense que s'il y'a poursuites il est préférable même que ce soit la cpi sinon ici ils sont tous foutus..vraiment que DIEU sauve la côte d'ivoire rien n'est fait pour aller dans le sens de la paix...