Au Burkina Faso, la grogne contre l’armée Française s’intensifie. Depuis 72 heures, des manifestants Burkinabè revendiquant la posture de patriotes se sont engagés dans un face à face aux issues incertaines avec les soldats Français, dont la progression de convois en provenance de la Côte d’Ivoire, s’en trouve ralentie, voire stoppée.
Après la sortie ouest de Ouagadougou où des ‘’patriotes’’ étaient sortis les 16 et 17 Novembre pour s’opposer à l’évolution des militaires Français qui se dirigeaient vers le Niger, les tensions se sont déplacées à Kaya, dans le centre-nord du pays, où des populations ont à leur tour décidé de barrer la route aux soldats Français.
Comme au Mali, les soldats Français sont soupçonnés de collusion avec les groupes terroristes qui plongent le Sahel dans une situation d’insécurité des plus tragiques. Désespérée face à la détérioration aggravée du climat sécuritaire dans leur pays, une partie de l’opinion publique Burkinabè a visiblement choisi de faire porter le chapeau de l’échec de la capacité de leur gouvernement à enrayer la menace djihadiste à l’état Français.
Le mystère pour l’instant, tourne autour de ce que prépare l’état-major de la force Barkhane en réaction à ces agressions de civils. Dans l’impossibilité de poursuivre leur mission, soumis à la pression et aux invectives de civils convaincus à tort ou à raisons de leur soutien aux groupes djihadistes, la réaction des troupes Françaises pourrait être aussi imprévisible que dangereuse.
A Paris, le Quai d’Orsay tentera certainement d’éviter l’escalade en explorant les pistes de décrispation avec les autorités Burkinabè. Il appartiendra cependant au gouvernement Burkinabè de contenir ses populations au risque de voir la situation dégénérer comme ce fut le cas en Novembre 2004 en Côte d’Ivoire.
Raoul Mobio
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