Sa vie n'aura pas été un long fleuve tranquille, loin de là. Tempêtes, déluges, fournaises ardentes, brasiers, cachots, geôles, clandestinité, exil, toutes ces épreuves, Koudou Laurent Gbagbo les a traversées avec un courage à nul autre pareil; une force de caractère rarement observée dans le microcosme politique ivoirien, une résilience "made in Gbagboland". Et au moment où on croit que c'en est fini pour lui, au moment où ses partisans semblent désespérés, au moment où ses adversaires jubilent, il rebondit de façon extraordinaire, un peu comme un boxeur qui encaisse une série d'uppercuts, sans jamais flancher; de quoi exaspérer l'adversaire poussé dans ses derniers retranchements qui, de guerre lasse, n'a d'autre choix que de jeter l'éponge. A l'instar du roseau, Gbagbo plie, mais ne rompt pas. Comme dirait le citoyen lambda: "Gbagbo, c'est comme bois de manioc; partout où on le jette, il pousse".

Prison à Séguéla et à Bouaké de 1971 à 1973, création du FPI dans la clandestinité en 1982, exil en France à partir de 1985 (retour au pays en 1988), emprisonnement le 18 février 1992 (mardi noir), élu à la magistrature suprême en 2000 "dans des conditions calamiteuses", son pouvoir victime d'une rébellion armée dès le 19 septembre 2002, en tout cas Gbagbo en a vu des vertes et des pas mûres. En avril 2011, sous un déluge de bombes, il est arrêté et incarcéré à Korhogo avant d'être déporté en novembre 2011 à la CPI où il fut jugé durant 10 bonnes années pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Miracle, le 31 mars 2021, il est acquitté, blanchi aux yeux du monde, définitivement libre de ses mouvements. Il était une fois, Koudou Laurent Gbagbo, l'insubmersible!

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