L’actualité politique en Côte d’ivoire devrait connaître un regain d’intérêt dès la semaine prochaine. En ligne de mire, les élections législatives du 06 Mars prochain.
L'enjeu de ce scrutin est à la mesure des ambitions des parties prenantes. Tant pour l’opposition que pour le pouvoir, il s’agit avant tout de démontrer sa majorité sur l’échiquier électoral. Après les remous suscités par la crise du 3ème mandat au cours de laquelle les différents partis et groupements de l’opposition politique ont contesté au régime du RHDP, sa légitimité suite à la réélection controversée d’Alassane Ouattara, ce scrutin législatif auquel la plupart des partis d’opposition ont décidé de prendre part, intervient comme une aubaine inespérée pour Henri Konan Bédié et ses alliés de rebondir et constituer un véritable contrepoids au pouvoir en place.
Seul bémol, l’opposition part profondément divisée. Fragilisée par le retrait de Générations et Peuples Solidaires (GPS) de Guillaume Soro, qui maintient son mot d’ordre de boycott du processus électoral depuis la présidentielle 2020, des fissures plus ouvertes entre les pro-législatives laissent anticiper sur la débâcle qui devrait être celle de l’opposition lors de cette échéance électorale.
Au premier rang de ces handicaps, les dissensions internes au sein du Front Populaire Ivoirien (FPI), qui ont fait ressurgir les rivalités entre pro-Gbagbo et pro-Affi. Conséquences, deux blocs se sont formés. L'un constitué du PDCI-RDA, allié au FPI pro-Gbagbo, et l’autre emmené par le camp Affi Nguessan, au sein duquel l'on retrouve également l’UDPCI.
Toujours dans la famille frontiste en tumulte, une troisième tendance se dégage. Celle du front du refus, avec à sa tête l'ex première dame, Simone Gbagbo, qui comme GPS de Guillaume Soro, juge inopportune l’organisation de ces élections, en raison du climat sociopolitique encore fébrile.
En face, le régime du RHDP ne pouvait pas espérer mieux. Car, même si l’on note de vives contradictions internes au sein du RHDP notamment dans le positionnement des candidatures, qui ont donné lieu à une multiplicité de candidatures indépendantes issues des rangs du parti présidentiel, l’autorité d’Alassane Ouattara devrait permettre tout au moins, d’étouffer les divisions, et mobiliser les voix en faveur d’un nouveau succès électoral du parti, après la présidentielle.
Divisée, affaiblie, l’opposition pourrait faire piètre figure dans ce duel tant attendu avec le pouvoir en place. Si ce schéma s’avère, la chute risque d’être lourde, et le redressement difficile, sauf certainement pour ceux qui ont refusé d'y aller.
Raoul Mobio
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