Le porte-parole du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), Soumaïla Bredoumy a animé une conférence de presse ce lundi 22 mai 2023 au siège du dudit parti. Au cours de cette conférence de presse, M. Bredoumy a exhorté le président ivoirien Alassane Ouattara à permettre à Laurent Gbagbo et tout autre ivoirien à prendre part aux élections locales prochaines en Côte d’Ivoire. La question qu'on est légitimé à se poser est la suivante : à quoi servent alors les textes de lois dans le système démocratique ivoirien ? En d'autres termes, quelle est l'utilité de se doter de lois électorales incluant des conditions d'éligibilité, si à chaque fois ces lois doivent être ignorées au profit de petits arrangements, petits arrangements qui du reste ne permettent en définitive pas d'éviter des crises graves ? La démocratie, c'est aussi le respect des textes que nous nous sommes librement donnés, disait Laurent Gbagbo. Force est de reconnaître qu'on ne peut qu'être d'accord avec lui. Laurent Gbagbo a été condamné par défaut pour braquage de la BCEAO, condamnation impliquant automatiquement qu'il soit déchu de ses droits civils et politiques. Revenu au pays après son acquittement à la CPI, deux possibilités s'offraient dès lors à lui : faire opposition à la décision des juges, ce qui lui donnait droit à un autre procès cette fois-ci en sa présence, ou alors accepter le verdict et opter pour l'amnistie par l'introduction d'une proposition de loi, en espérant rallier à sa cause des parlementaires d'autres bords politiques (du PDCI-RDA par exemple), pourquoi pas même du RHDP. De ces deux options, Laurent Gbagbo ne choisira ni l'une, ni l'autre, préférant plutôt se faire enrôler de nouveau. Une fausse solution à un vrai problème, dans la mesure ce n'est pas son enrôlement initial qui est ici mis en cause, mais plutôt sa condamnation qui induit la perte de ses droits civils et politiques. Que vise cette démarche de Laurent Gbagbo ? Il n'y a que lui-même et l'avenir qui pourraient nous le dire. Celà dit, si ont doit à chaque fois mettre en veille les textes pour privilégier les dérogations spéciales, quel sens donne-t-on alors à la démocratie ? Qu'en est-il alors du sort de nombreux anonymes dans le même cas que Gbagbo, qui pour beaucoup aimeraient également recouvrer leurs droits civils et politiques ?
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