La boulimie du pouvoir ou la quête effrénée de la gloire entraine parfois certaines personnes sur des chemins bien rocailleux. Vouloir à tout prix le pouvoir, soumet volontier l'ambitieux à plusieurs péripéties qu'il se doit de surmonter la tête haute. Cela semble le cas du sieur Soro Kigbafory Guillaume.

Autrefois dans les bonnes grâces du pouvoir, il fait aujourd'hui, l'objet d'un mandat d'arrêt international de ce même pouvoir qu'il a participé à l'installation en 2010, après une crise post-électorale qui a fait plus de 3000 morts. Ingratitude du pouvoir RHDP ? << Je laisse le tabouret pour aller chercher le fauteuil >>, avait lancé Soro Guillaume juste après sa démission du poste de président de l'Assemblée nationale qu'il occupait dépuis plusieurs années déjà. On pourrait donc croire qu'il est parti de lui-même puisqu'il avait un projet qui était de conquérir le pouvoir d'État.

D'aucuns diront qu'il a été poussé vers la sortie par le RHDP, mais quoi de plus normal. N'est-ce pas les mêmes idéaux qui unissent des personnes au sein d'un parti politique ? Qui ne s'y soumet pas, rend simplement son tablier. Et c'est ce que ''Bogota" a fait en toute conscience. Les motifs de ce départ n'est que purement politique puisque c'était pour avoir le fauteuil présidentiel comme il a si bien dit. Mais par quel moyen à sa disposition ?

Il se peut que l'ex président de l'Assemblée nationale ait eu la conviction d'être aimé par une bonne frange de la population ivoirienne. Fort de son expérience à la tête de la rébellion qui a régné sur la partie nord du pays de 2002 à 2010, il s'imaginait peut-être les mêmes réalités quant à sa quote de popularité. Pourtant, il fallait faire la différence entre s'unir pour soutenir une même cause et le fait d'aimer sa propre personne par les hommes qu'il dirigeait. Et tout le monde le sait, la rébellion a été acceptée dans le nord car elle avait signifié qu'elle luttait pour l'intégration des nordistes dans la société ivoirienne et surtout de rétablir Ouattara dans ses droits.

Ce n'est donc pas pour Soro Guillaume que la rébellion a si bien fonctionné et la dernière élection présidentielle l'a bien démontrée. Le Nord a eu les plus forts taux de participation à ces élections malgré le boycott actif et la désobéissance civile lancés par la plateforme de l'opposition dont Soro Guillaume était membre. Même la région natale de ce dernier (Ferké) a participé au vote à plus de 87%. Au vu de ce résultat, cette manie pour lui et son mouvement (GPS) de lancer des invectives au président Ouattara est-elle productive ?

Qu'est-ce qu'il explique ce changement de virage vis-à-vis de son ex mentor, si ce n'est par ambition ou par orgueil ? Il faut dire que les deux personnalités viennent d'une même région qui est le ''Tchologo''. Connaissant le peuple du Nord, tout problème entre une personne et son aîné peuvent trouver solutions auprès des sages. Mais qu'est-ce qu'il explique que jusqu'à présent les deux restent encore à couteaux tirés ? Au Nord, même quand un père ne veut pas pardonner à son fils, il revient à ce dernier de déléguer des sages pour plaider en sa faveur afin d'obtenir le pardon du père. Mais pourquoi ça cloche encore entre ces deux personnalités ? Sûrement que l'orgueil est passé par là.

Qu'adviendra-t-il de Soro Guillaume ? C'est la question que se posent certaines personnes. Même dans sa chute libre, il persiste encore dans sa logique. C'est bien beau, mais cela semble éloigner de plus en plus les partisans de Ouattara qui le portait pourtant dans leur cœur. Pour certains, c'était le dauphin naturel du président. Quel avenir politique pourrait avoir Soro Guillaume loin des militants du RHDP ? Les autres partis semblent l'encourager dans sa position d'opposant à Ouattara, mais l'aideront-ils un jour à atteindre son plus grand objectif ?

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