Une machine de type Caterpillar cassant des villas à tour de bras et les réduisant en des tas de gravats, des familles entières affolées et ne sachant à quel saint se vouer, pleurant à chaudes larmes et suppliant les ouvriers de leur accorder un temps de répit afin de récupérer les matériels. Et ce, face à des ouvriers de la Direction du domaine public de l’Etat du ministère de l’Entretien routier impassibles et faisant montre d’un zèle extrême. Le tout couronné par l’excitation des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) à vouloir casser tout mouvement de rassemblement de jeunes.
C’est l’ambiance qui a prévalu, le matin du mardi 9 février 2021, aux environs de 8h, à la cité immobilière Akissi Delta, située non loin de l’autoroute Abidjan-Grand-Bassam, précisément après l’opération immobilière SIPIM.
Les riverains et autres badauds pouvaient lire la tristesse et la désolation totale sur les visages des victimes qui ne savaient pas où donner de la tête face à ce psychodrame.
Mais comment en est-on arrivé là ? "Tout a commencé en 2014 avec un décret signé par M. Alassane Ouattara, déclarant notre zone d’utilité publique à la suite de la construction de l’autoroute Abidjan-Grand-Bassam. Aucun acquéreur des maisons n’a été informé, dans la cité, des démarches du ministère des Infrastructures économiques dirigé à l’époque par M. Patrick Achy, actuel secrétaire général du gouvernement. A la surprise générale, des mises en demeure nous sont adressées en 2016. A notre rencontre avec le directeur du Domaine public d’alors, M. Melèdje, celui-ci nous informe que ce sont deux conseillers du président Alassane Ouattara qui ont fait part au ministre Patrick Achy du mécontentement du chef de l’Etat relativement au visage désolant des villas situées en bordure de l’autoroute lorsqu’il se rend en villégiature, les samedis, à Assinie. Nous avons expliqué, avec documents à l’appui,.que la construction de l’opération immobilière, en 2005, est antérieure à cette autoroute dont les travaux prévus sur l’ancienne voie de Bassam en 2009 ont finalement pu se réaliser en 2014, sur la nouvelle voie par une entreprise chinoise. Pis, des représentants des familles de propriétaires terriens n’ont pas été dédommagés entièrement jusqu’à ce jour. Et cette affaire est restée sans suite jusqu’en mai 2020. Jusqu'à ce que lorsque le nouveau directeur du Domaine public de l’Etat du ministère de l’Entretien routier n'apparaisse avec de nouvelles mises en demeure contre notre cité. Nous avons saisi une avocate, docteur en Droit, spécialiste du foncier, qui a écrit et échangé sur l’applicabilité de ce décret sur les servitudes. Cette avocate, Maître Kouablé, a même saisi le Conseil d’Etat afin de statuer sur ce dossier. Mais, curieusement, le ministère d'Amédée Kouakou n’en a cure et a procédé à la démolition de nos maisons en pleine période de Covid-19 et en pleine année académique pour nos nombreux enfants. C’est cruel et inhumain ce que ce gouvernement vient de faire en nous jetant à la rue comme des malpropres. Nous avons acquis nos maisons régulièrement et le ministère casse aujourd’hui nos villas sans aucune compensation financière", explique notamment Mme V. G., une victime qui a requis l’anonymat.
Cette action de la Direction du Domaine public de l’Etat du ministère de l’Entretien routier a laissé une trace qui fera désormais partie de l’histoire de la presse ivoirienne : la démolition de la villa du Super Ebony 2009, Jean Roch Kouamé, journaliste au quotidien "L’Expression". Plongeant les habitants de la cité Akissi Delta dans le désarroi total après plusieurs années d’économie.
Marc-André Latta
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COMMENTAIRES
KraJoel
02-09 21:39:53mécontentement du chef de l’Etat relativement au visage désolant des villas situées en bordure de l’autoroute lorsqu’il se rend en villégiature, les samedis, à Assinie
AdamaSinwinde
02-10 13:50:56non non non et encore non. presi moi même j'ai failli devenir fou quand ma maison a été démolie à angre par des faussaires. je pleure le cas de ceux de bassam parceque tuer une famille est mieux que les jeter ça la rue .il faut agir rapidement pour recaser ses familles.
+225-7062****
02-09 22:36:33Vous dites : " nous n'avons pas été dédommager entièrement". Cela signifie que vous avez reçu quelque chose, et surtout, que vous saviez que les démolitions auraient lieu un jour où l'autre. C'est triste mais vous auriez dû prendre des dispositions