Le décès du Premier ministre Hamed Bakayoko continue de secouer les populations ivoiriennes. De quelque niveau social qu’elles soient, les populations ressentent durement cette brusque et brutale disparition d’un homme qui avait ses entrées dans les officines de tous les partis politiques, qui avaient des liens privilégiés avec chaque acteur politique quelque soit son bord. Dans les salons feutrés avec les hommes les plus puissants de ce monde aux célébrités des arts de la culture ou du sport, de la vendeuse d’oranges au marché d’Abobo au petit cireur au coin de rue dans la capitale abidjanaise, Hamed était à l’aise avec tous. Il savait accorder à chacun de ses interlocuteurs le respect et la considération que l’on doit à un être humain tout court sans tenir compte de son statut social ou du volume de ses comptes en banque.
Hamed avait le cœur sur la main et la main au service de son prochain. C’était tout cela Hamed Bakayoko. Et si sa mort fait tant mal à des millions de jeunes d’ici et d’ailleurs, c’est justement pour toutes ces qualités. L’homme était ‘’VRAI’’ dans ses rapports humains, denrée rare de nos jours où tout se monnaie, où l’on rend service en espérant quelque chose en retour, où tout est hypocrisie, haine stérile et jalousie calomnieuse. Si la mort d’Hamed Bakayoko fait si mal, c’est parce que chacun se reconnaissait en lui et lui se reconnaissait en chacun de ses concitoyens. Hamed était membre à part entière de chaque famille qui le pleure aujourd’hui.
Cette disparition qui vient allonger une liste déjà trop longue de personnalités politiques ivoiriennes qui sont passées de vie à trépas en un temps si court à sorti Amira Lobognon de ses gongs. La ‘’Winnie Mandela ivoirienne’’ qui aura eu le mérite de se battre héroïquement pour sauver le siège de parlementaire de son époux, le ministre Alain Lobognon et proche de Guillaume Soro, détenu depuis décembre 2019 sans succès, est sortie de son silence pour crier haro sur la classe politique ivoirienne et tous ces leaders d’opinion dont la voix compte sur l’échiquier politique ivoirien. « Quel gâchis ! » s’est-elle exclamée pour déplorer la perte brutale de ces personnalités de valeur. Et comme pour interpeller les politiques sur leurs responsabilités, elle lâchera « Des hommes politiques qui s’entredéchirent » affirmera t-elle avec pour corollaires « des deuils, des exilés, des prisonniers politiques, des familles divisées, des familles meurtries… ». Cela en est trop.
Pour Amira Lobognon, il est vraiment temps que les sentiments qui s’apparenteraient à de l’animosité entre politiques de tout bord prenne fin. Hors d’elle, elle les interrogera avec véhémence « Vous n’en avez pas ASSEZ ? Jusqu’à quand devons-nous encore pleurer ? ». Pour elle le champ politique se résume desormais à « coups bas », « méchancetés gratuites », « haine ». Et ces mauvais sentiments nés des clivages politiques déteignent sur les populations qui se font le relais des politiques en menant une bataille par procuration sur les réseaux sociaux en perpétuant ces querelles de clocher. « Plus c’est machiavélique, mieux c’est » conclura-t-elle très amère.
Amira Lobognon s’est faite le porte-voix de millions d’autres ivoiriens qui fondent le secret espoir que la mort d’Hamed Bakoyoko ne soit pas une mort de plus mais plutôt que cette disparition rassemble davantage les ivoiriens. Pour elle, il est temps que la politique se fasse sans animosité et qu’elle soit motivée par la quête perpétuelle du bien-être de chaque citoyen tout comme Hamed Bakayoko avait dédié sa vie à apporter un rayon de soleil dans la vie de toutes ces personnes sans grands moyens qui avaient le bonheur de rencontrer son chemin.
Continuer à se vouer haine et animosité, c’est faire le choix de poursuivre de simples intérêts personnels, égoïstes mesquins et précaires qui ne survivront pas à leurs auteurs. C’est faire le choix de traverser cette existence sans y laisser aucune empreinte indélébile, c’est prendre la décision de mener une existence semblable à une trace de pas sur le sable fin d’une plage que la moindre vague viendrait effacer à jamais.
Le Premier ministre, Hamed Bakayoko, le fils du peuple s’en est allé rejoindre ses ancêtres mais ses œuvres et le fruit de celles-ci demeureront dans le cœur des ivoiriens. À jamais.
Le cri de cœur d’Amira Lobognon sera-t-il enfin entendu par nos politiques ?
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