Dago Augustin, député de Hiré /Zégo
« Il faut que l’Etat qui a la cagnotte commune au niveau des impôts, pense à rendre justice à cette ville de Hiré. Hiré donne tout ce qu’elle a dans ses profondeurs et elle ne reçoit rien. Cette injustice doit être corrigée. Il faut que l’Etat nous propose une révision du code minier. Le code actuel est désuet. Les rémunérations ne sont plus à la hauteur de la cherté de la vie. Il faut donc une nouvelle proposition au niveau du barème de dédommagement ». Augustin Dago, jeune député de la circonscription de Hiré/Zégo, dans le département de Divo, est amère. De retour du congrès constitutif du PPA-CI, il est revenu sur la lamentable condition de la ville minière de Hiré. Selon lui, la région de Hiré a trois mines d’or dont deux à Hiré et une à Agbahou. Elles impactent sérieusement l’existence des populations mais les gains ne sont pas à la hauteur des attentes. « J’ai déjà dit au DG de la mine qu’il faut des réalisations de grande envergure, visibles et palpables. La construction de quelques écoles et dispensaires, c’est bien, mais les réalisations les plus attendues par le grand public, ce sont les voies d’accès à Hiré et les voies à l’intérieurs de la ville ainsi que la réaction face à l’impact environnemental de l’exploitation minière sur la population. Voilà ce que les populations attendent. La voie qui mène de Hiré à Zégo n’est pas reprofilée, alors que ces deux zones sont impactées par l’exploitation minière. Voilà des choses qui, si elles étaient faites, auraient permis à tout le monde de savoir qu’effectivement, il y a des mines d’or en exploitation à Hiré. Et qui transforment le visage de la ville. Regardez la ville, vous n’aurez pas l’impression qu’il y a des mines d’or en exploitation ici. Il faut des réalisations d’envergure qui transforment le visage de la ville et le quotidien des populations locales ».
Pour le député, un programme de développement particulier devrait être mis en place pour toutes les villes minières et où l’on exploite le pétrole. Des villes comme Jacqueville, Tongon, Hiré, qui sont des villes où on exploite le pétrole, le gaz, l’or, devraient, toujours selon lui, avoir un traitement particulier en termes de développement. « Pour que les populations ressentent qu’elles bénéficient de l’exploitation faite chez elles. Quelque chose doit être fait pour que ces villes sortent de la précarité ». Et le député Dago Augustin se dit prêt à engager le combat.
Sous peu en effet, il ira parcourir les villages pour annoncer le nouveau parti PPA-Ci qui vient de naître. « On n’a fait que changer l’appellation de notre instrument de lutte. Les hommes et les femmes qui l’incarnent sont bien là et la ligne reste la même. Donc, il suffira simplement d’aller donner la nouvelle appellation aux militants et ils vont s’y accommoder. D’ailleurs les militants n’attendaient que cette clarification pour savoir à quoi s’en tenir. Les esprits seront dégagés et il n’y aura plus de doute dans les esprits. Il n’y a pas de raison que nous ayons une difficulté quelconque », explique-t-il. Pour lui, cette transition sera facile parce que rien n’a changé. Il insiste pour dire que la création de ce parti donne l’impression d’un nouveau départ, et cela entraînera forcément un nouveau dynamisme. « Avec ce nouveau parti, on va tenter de reconquérir le pouvoir d’Etat. C’est comme si c’est maintenant qu’on cherchait à conquérir le pouvoir. Cela nous donne plus d’énergie. Nous sommes nés de nouveau et donc forcément il y a une nouvelle dynamique ».
S’adressant à ses camarades restés dans l’ancien parti, il leur demande de revenir avec Laurent Gbagbo. Parce que, estime que « le FPI qu’ils ont aujourd’hui ne peut pas remporter d’élection présidentielle en Côte d’Ivoire parce que nous l’avons vidée de sa substance et ce qui le rendait attractif devant les Ivoiriens, c’est-à-dire son leader charismatique Laurent Gbagbo et ses lieutenants de renom. Il deviendra un petit parti trouble-fête et pas plus ». Revenant sur l’interview accordée par Laurent Gbagbo à France 24 et les commentaires qui ont suivi, le député estime que cette condamnation évoquée en réaction par le gouvernement, résulte d’un faux procès et ne saurait ébranler son champion. « Nous, nous regardons devant ! Tout cela ne peut pas freiner l'avancée du PPA-Ci. Si Laurent Gbagbo avait peur, il ne serait pas revenu ici. Avançons ! »
Paul D. Tayoro
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