Journaliste émérite, grand patron de presse avant de se révéler un véritable baroudeur de la scène politique ivoirienne et même africaine, Laurent Dona Fologo, LDF pour les intimes, a tiré sa révérence à l’âge de 81 ans dans une clinique de la place à Abidjan. Ce natif de Péguékaha (S/P de Sinématiali) aura démontré jusqu’à la fin de ses jours, son patriotisme, son amour sans faille pour son pays et surtout ses qualités d’homme de paix. Ces différentes qualités, il les aura apprises auprès d’un grand homme d’Etat, le sage de l’Afrique, l’apôtre de la paix, le Président Felix Houphouët Boigny qu’il aura servi plusieurs décennies durant avec fidélité, respect, dévouement et vénération.
Ce grand serviteur de l’Etat s’était déjà révélé au monde en 1975 quand le Président Felix Houphouët Boigny l’avait jeté dans la fournaise sud-africaine en plein apartheid. Au terme d’une mission dans ce pays, il montrait déjà au monde ses talents de grand négociateur et son souci permanent de la conciliation. « Aussi longtemps que l'Afrique indépendante se tiendra à l'écart, s'enfermera dans ses propres contradictions, (...) nous n'aboutirons à aucun résultat concret pour éliminer la ségrégation raciale en Afrique du Sud » interpellait-il déjà la classe politique sur la question sud-africaine, le 13 octobre 1975 après une visite un mois plus tôt en terre sud-africaine.
Visionnaire, il avait déjà rappelé à Monsieur Vorster, premier ministre sud-africain à cette époque, la nécessité de « préparer avec une certaine lenteur l'opinion de ses électeurs - surtout des petits Blancs, qui constituent le gros de l'électorat - à accepter les changements qui s'imposent » pour l’avènement d’une Afrique du Sud plurielle et reconciliée avec elle-même.
Aux extrémistes qui voulaient en découdre par les armes avec la minorité blanche, il déclarait « Ces Sud-Africains blancs, ne sont pas des Hollandais, des Anglais, des Français, des Allemands, ce sont des Sud-Africains nés en terre africaine, qui ne savent pas où se réfugier. On ne peut pas les jeter à la mer. Ils savent, eux, qu'ils auront à se battre jusqu'à la mort s'il le faut. Comment pouvons-nous leur proposer, si nous sommes des êtres sains et responsables, la mort, le sang, plutôt que le dialogue, la fraternité, le progrès ? ». C’était cela le ministre Fologo.
Aux heures chaudes de la rébellion il aura été de la délégation officielle ivoirienne pour tenter de ramener la paix au pays. A ses détracteurs qui ne comprenaient pas forcement ses prises de position politique, le traitant de girouette politique, l’homme retorquait stoïquement qu’il était mue par une seule volonté celle de voir son pays avancer sur le chemin du développement. Quelqu’un qui aura été aux cotés du président Felix Houphouët Boigny pour bâtir la Côte d’ivoire moderne ne pouvait raisonnablement retourner le glaive contre la mère patrie.
C’est ce grand homme politique épris de paix et de dialogue qu’une nation et un continent vient de perdre. Plus jamais on ne le verra sur ses terres natales de Sinématiali drapé dans un immense boubou immaculé, le couvre-chef impeccablement posé de biais sur la tête entrain de s’adresser à ses parents qui ne juraient que par lui. L’hippopotame de Sinématiali, ou ‘’Drouhou’’ comme l’appelaient affectueusement les siens vient d’effectuer ses ultimes pas sur les berges du fleuve Bandama avant de plonger dans les profondeurs des eaux pour ne plus jamais en ressortir.
Adieu LDF.
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