Le samedi 06 mars 2021, aura lieu l'élection des députés ivoiriens. Dans la sous-préfecture de Sirasso, petite ville au Nord de la Côte-d'Ivoire, l'un des chefs de partis politiques croisera le fer avec son prédécesseur. Qui est cet homme ?

L'adversaire de M. Kanigui Mamadou Soro, président du RACI, ne sera nul autre que l'ex-député Drissa Dagnogo, un natif du village de Kanoroba, l'une des nouvelles sous-préfectures faisant partie de la circonscription électorale de Sirasso. Cet ancien éducateur au lycée Félix Houphouet Boigny de Korhogo avant sa première élection en 1995, a passé 15 ans à l'hémicycle y compris la longue mandature de 2000 à 2010. Élu par deux fois sous la bannière du PDCI-RDA ( 1995 et 2000), M. Drissa Dagnogo avait fini par prendre ses distances avec son parti en 2006 en créant le groupe parlementaire LOYAUTÉ qui roulait pour les Laurent ( Dona Fologo et Gbagbo). On se rappelle encore ces affirmations de Feu Dona Fologo qui disait avoir un certain nombre de députés qui étaient sous son contrôle. Il ne s'agissait d'autres que ceux du groupe parlementaire Loyauté dont Drissa Dagnogo était le président. D'ailleurs, dans une interview parue dans le quotidien Notre voix du 20 Juin 2006, l'homme concrétisait sa rupture avec le PDCI.

Pour lui, la crise parlementaire ivoirienne n'avait d'autre auteur que le PDCI-RDA puisqu'en ce moment, le RDR d'Alassane Ouattara n'avait pas de députés reconnus à l'hémicycle. Le président de ce groupe parlementaire dissident du PDCI a eu donc à porter une main forte au pouvoir de Laurent Gbagbo dans le cadre du vote des lois alors que la légitimité de cette institution était contestée par la coalition RHDP depuis les accords de Marcousis.

Plus tard, en 2010, M. Drissa Dagnogo prendra fait et cause pour Laurent Gbagbo face à Alassane Ouattara. Ce soutien lui coûtera sa maison partie en feu après avoir été décoiffée à Sirasso en fin d'année 2010. Après ces dégâts, l'homme n'avait pas manqué de dire que ce sont ses parents qui ont détruit sa résidence mais que ce sont les mêmes qui vont la rebâtir. Depuis ce temps, il ne cesse de se présenter comme candidat à chaque législative pour le même résultat. On dit cependant de lui qu'il est un fin tacticien en politique. En effet, avant 2012, il a damé le pion à tous ses adversaires sans jamais connaître de défaite. Cette fois, sera-ce le retour du vieux briscard aux affaires parlementaires ? En tout cas, le président du RACI donné grand favori doit retrousser les manches.

Sino 74

Content created and supplied by: Sino74 (via Opera News )