L’hommage de la nation dans toutes ses composantes à Hamed Bakayoko aura été à la dimension de l’homme. Depuis son décès survenu le 10 mars 2021 en Allemagne, les témoignages qui ne cessent d’affluer sont unanimes sur les qualités de l’homme. Le déferlement humain au Stade Olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé lors de la veillée artistique tout comme à chaque étape majeure de ses obsèques est le témoignage que les ivoiriens aimaient beaucoup ‘’Ham Bak’’ qui d’ailleurs de son vivant, le leur rendait si bien.

La mort et l’homme sont les deux facettes d’une même pièce et nous devons nous faire à cette idée. C’est d’ailleurs ce qu’a si bien traduit Abdul Koné, l’imam de la mosquée du Chu de Treichville lors de la levée de corps : « Allah est celui qui donne la vie. Il est aussi celui qui donne la mort. Nous sommes prisonniers d'un être suprême. Nous naissons, vivons et rencontrons la mort. Toute âme rencontrera la mort». 

Toutefois, le Premier ministre, Hamed Bakayoko appréhendait-il ce moment fatidique ? Etait-il prêt à tout moment à faire face à son Créateur ? Son fils ainé Karl Tidiane Bakayoko au nom de ses frères et sœur, a levé un coin de voile sur cette question à l’occasion de l’oraison funèbre prononcé à la levée de corps de leur géniteur. « Papa parlait assez souvent et librement de la mort » va-t-il révélé.

Hamed Bakayoko comme tout être humain se savait mortel et dans ses méditations tout comme dans ses échanges avec ses enfants comme l’a laissé entendre son fils ainé Karl, il abordait ce sujet sans tabou. Le plus important n’était pas plutôt de se préparer à cette rencontre capitale ? Cissé Djiguiba, imam de la grande mosquée du Plateau abonde dans ce sens en affirmant « nous sommes à Allah. C’est à lui que nous allons retourner. Allah nous recommande de comprendre que cette vie aura une fin. Nous sommes en mission. Nous devons nous approvisionner pour le voyage vers Dieu ».

Hamed s’était abondamment « approvisionner pour le voyage vers Dieu » en dédiant sa vie entière au service de son prochain et surtout des plus démunis. Les pleurs, les lamentations de millions d’ivoiriens après cette perte cruelle en est le témoignage patent.  « Dieu nous l’avait prêté et il a jugé bon de le reprendre » a laissé entendre le porte-parole des enfants Bakayoko devant une assistance en larmes. Mais s’il y a un fait qui rassure les enfants Bakayoko et les console en ces moments de grande douleur et surtout à quelques heures de l’ultime et déchirante séparation, c’est cette conviction que Karl a partagé avec l’assistance « Pour nous, Papa est immortel car il vit en nous ».

 « L’ami des artistes », « le Grand Chégué », « l’Etoile d’État », « le Ministre de la nuit » « le Demi Dieu » « le Golden boy » sur le coup de 14h reposera à jamais sur la terre de ses ancêtres à Séguéla. Adieu Monsieur le Premier Ministre.

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