Parmi les personnalités qui se sont imposés ces dernières décennies sur la scène politique Ivoirienne, deux figures, perçus comme les leaders incontestés d'une relève générationnelle grouillant d’impatience.
Charismatiques, éloquents, Charles Blé Goude et Guillaume Kigbafori Soro, tous les deux issus du tout puissant syndicat estudiantin, la FESCI, où ils ont fait les armes avant de faire irruption dans la sphère politique, revendiquent pourtant des profils de leadership, peu convergents.
Fer de lance de la résistance patriotique après l’éclatement de la rébellion armée en Septembre 2002, et menée justement par son prédécesseur à la tête de la FESCI, Guillaume Soro, Charles Blé Goude est reconnu sur le terrain politique Ivoirien comme le champion de la mobilisation de masse. Il reste à ce jour le seul leader politique, à avoir réussi à investir la mythique place de la république dans le centre-ville d'Abidjan.
Sur son initiative, des millions de personnes se sont rassemblées dans ce lieu, les 02 Octobre 2002 et 2003, en soutien au régime de Laurent Gbagbo. Véritable référent de la jeunesse pro-Gbagbo, Charles Blé Goude joua un rôle de premier plan dans l’acceptation par les jeunes, des différentes concessions faites par le pouvoir d'alors, dans le cadre du règlement de la crise militaro-politique depuis les accords de Linas-Marcoussis en 2003 jusqu’à ceux de Ouagadougou en 2007.
Transféré à la prison de La Haye au Pays-Bas, après sa capture au Ghana en 2014, Charles Blé Goude a subi à la Cour Pénale Internationale (CPI) le même procès que l’ancien président, avec qui il fut innocenté simultanément en Janvier 2019. Fondateur d’un parti politique, le COJEP (Congrès Panafricain pour la Justice et l’Égalité des Peuples), Charles Blé Goude, bien que populaire, peche par l'ombrage politique que continue de lui faire son mentor, Laurent Gbagbo.
Contraint de s’aligner sur ses positions pour exister politiquement, le COJEP de Blé Goude fait partie des principales formations héritières de l’idéologie politique du fondateur du Front Populaire Ivoirien (FPI).
C’est sans doute là, cet écart de maturité qui place son ex compagnon de lutte et ancien premier ministre, Guillaume Soro, d’un cran au-dessus de lui. Cette longueur d'avance, elle se distingue par les initiatives que ce dernier a su prendre très tôt et qui lui ont conféré une place de choix dans l’histoire politique de son pays.
Propulsé à la tête de la rébellion armée en Septembre 2002 bien que n'ayant aucune expérience militaire, cet étudiant alors âgé de 30 ans, conduit avec maestria, pour le compte de la rébellion des Forces Nouvelles (FN), les négociations de sortie de crise, en réussissant à maintenir par la force, l’ordre au sein du mouvement armé, pourtant traversé par des clivages internes, qui ont donné lieu à de violents affrontements entre groupes rivaux.
En 2007, il est nommé premier ministre, suite à la signature des accords politiques de Ouagadougou, et sa rigueur dans la mise en œuvre du processus de sortie de crise, permettra dès 2010, l’organisation effective de l’élection présidentielle.
Après la crise postélectorale en 2011, Guillaume Soro conserve son poste à la tête du gouvernement, avant de se faire élire au perchoir du parlement le 12 Mars 2012. Dès 2017, les divergences apparaissent avec l'actuel chef d’état, Alassane Ouattara, qu’il a pourtant contribué activement à installer aux affaires.
Le député de Ferkessedougou prend ses distances d'avec le Palais présidentiel, se réorganise et de nombreux partis et mouvements politiques se mobilisent autour de sa personne.
Pour beaucoup d’Ivoiriens, Guillaume Soro a une stature de présidentiable. Il maîtrise les arcanes de la diplomatie internationale. Et son courage politique fait l’unanimité. Sans coup férir, il se démarque de l'ex DGA du FMI. Et jusqu’à sa démission de la présidence de l’assemblée nationale en Février 2019, les accusations et les contraintes dont il est l’objet, ne feront qu’accroître sa popularité. Guillaume Soro démissionne, mais conquiert les cœurs de ses compatriotes.
Depuis, sa ténacité malgré l'exil politique qui lui est imposé depuis le 23 Décembre 2019, continue de remuer le régime en place à Abidjan. Tant dans la gestion de sa communication politique, que dans ses offensives politiques et diplomatiques, l'ex chef du parlement, se démarque par un charisme singulier.
À l'aune du débat sur le renouvellement générationnel dans la sphère politique Ivoirienne, chacune de ses deux personnalités pointe du nez, sauf que le premier part étouffé par la couverture politique de son mentor Laurent Gbagbo, dont il devra lutter l’électorat avec d'autres héritiers potentiels, là où l'autre, beaucoup plus affranchi, a réussi à trouver sa voie et à incarner une figure politique à part, au même rang que Henri Konan Bédié Laurent Gbagbo ou encore, Alassane Ouattara.
Raoul Mobio
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COMMENTAIRES
LeDroitChemin
02-21 00:15:42Que ce soit l'un ou l'autre, les avoir comme président de la république, prolongera encore et encore le calvaire des ivoiriens !
jaimemonpays
02-21 07:59:18certains de tes dits sont veritès et d autres non ,il n est pas presidentiable et il n a pas accrue la popularite don t tu fais reference tt simplement il sais bien mentir c tt.
GUEST_KpdKjvbJB
02-20 17:09:13SORO a péché par les esprits obtus de FPI, qui lui ont fait barrage... le résultat ? Tout son talent, sa formidable destinée est passée par servir des agents des forces obscures de la politique... et elle n'en est que plus hypothéquée maintenant, mais on verra ce DIEU leur permettra de réaliser ensemble...