Abidjan, 10 fev-2021- Un Observatoire des droits de l’homme s’inquiète des conflits communautaires qui pourraient conduire à des violences électorales lors du scrutin législatif, prévu le 06 mars, en Côte d’Ivoire.
Prenant pour fait, les événements survenus dans une localité, à l’Est du pays, l’Observatoire Ivoirien des droits de l’homme (OIDH) en appelle à la tolérance et au respect des valeurs citoyennes.
En effet, le lundi 08 février 2021, un affrontement mettant aux prises les autochtones (Agni) contre des allochtones (Malinké) a éclaté dans la localité d’Abongoua, ville située dans la sous-préfecture de Kotobi, dans la région du Moronou, région natale de l’ex premier ministre Pascal Affi N’Guessan.
Selon les informations collectées, cet affrontement serait parti d’une simple altercation entre élèves qui a vite dégénéré. Cependant, des témoignages recueillis auprès des protagonistes font état de plusieurs causes sous-jacentes dont la délocalisation du marché de Dioulakro (quartier à forte présence Malinké) à Agnikro (quartier à forte présence Agni) et les ressentiments causés par les élections présidentielles d’octobre 2020.
Même si pour l’heure aucun bilan officiel n’a été établi, l’on déplore plusieurs dégâts matériels dont des commerces et habitations incendiés, souligne l’Observatoire sur sa page Facebook officielle.
Ces événements, à l’instar de ceux survenus à Guezon , à l’Ouest du pays, le 28 décembre 2020, révèlent que les conflits communautaires en Côte d’Ivoire demeurent une problématique loin d’être résorbée. Le climat délétère hérité des soubresauts liés aux élections présidentielles d’octobre 2020 semble avoir profondément impacté les communautés, mettant ainsi à rude épreuve leur capacité de résilience dans la préservation de la cohésion sociale.
A l’évidence, la volatilité du contexte socio-politique fait planer le risque d’un embrasement à la moindre incartade. Cette situation lève un coin de voile sur les réponses adressées par les autorités en vue d’apporter des solutions pérennes à ces conflits. Lesquelles solutions semblent présenter, en l’état, de réelles limites eu égard à la résurgence des situations confligènes, surtout en période électorale, analyse cet Observatoire qui invite les autorités à faire la lumière sur les récents événements sociopolitiques, exhorte les acteurs politiques au sens de la responsabilité et surtout à la retenue dans les discours lors des campagnes électorales des législatives.
Lors du scrutin présidentiel du 31 octobre 2020, cette région du pays, le Moronou avait été l’objet de soulèvements populaires entrainant pertes en vies humaines.
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