Les incessants remous au sein de l'administration centrale du Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique n'ont pas fini de livrer leurs secrets. On en sait un peu plus sur les raisons profondes du non-paiement des primes des agents, qui ne cessent de manifester leur mécontentement, à travers des mouvements d'humeur, des grèves, des sit-in etc.
Depuis plusieurs années, c'est le même scénario; les Ministres se succèdent, mais les agents ne décolèrent pas. Au point où l'opinion nationale et internationale se demande bien ce qui se passe dans ce Ministère, théâtre de soubresauts permanents. Eh bien, selon le Syndicat des Agents de l'Administration Centrale du Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche (SYAAC-MESRS) dirigé par Zoulou Modeste, un acteur clé du système, en l'occurrence le DAF Doumbia Ibrahima, vient de "casser les papos" en accusant la DOB, la DESUP et la DEXCO d'être responsables du malheur des agents, malgré l'existence de la décision ministérielle N°1095 MESRS/CAB du 19 mars 2020 portant instauration d'une prime d'incitation en faveur du personnel de l'administration centrale du MESRS.
En effet, selon le Secrétaire Général Zoulou Modeste, le DAF dit que les primes ne peuvent être payées parce qu'il n'y a pas d'argent, dans la mesure où "la DOB, la DESUP et la DEXCO ne reversent pas les ressources financières engrangées dans les caisses (une plateforme mise sur pied par la DSI à hauteur de 60 millions de francs CFA) du Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique"; une information qui fait l'effet d'une bombe! Si tout cet argent échappe au contrôle de l'Etat, où vont donc tous ces milliards de francs CFA? On comprend mieux les griefs du SYAAC-MESRS qui, dans son préavis de grève du 27 janvier 2021, de 4 jours par tacite reconduction, dénonçait "Une évasion des deniers publics alors que le Gouvernement se décarcasse pour construire des Universités et réhabiliter celles déjà existantes".
Toujours aux dires de Zoulou Modeste, le DAF a révélé une gestion de fait au sein de l'administration centrale du MESRS, traduisant ainsi un manque de transparence dans la gestion des ressources financières dudit Ministère. Si on s'en tient à la définition de la "gestion de fait", de graves dysfonctionnements sont révélés au grand jour à la face du monde. En effet, la gestion de fait est le maniement de deniers publics par une personne n'ayant pas la qualité de comptable public. Il s'agit d'une violation du principe de séparation des ordonnateurs et des comptables.
De ce qui précède, la question qui mérite d'être posée est la suivante: où va l'argent illégalement encaissé? Où vont tous ces fonds quand on sait qu'à ce jour, le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique est le seul Ministère du Gouvernement à n'avoir pas de décret qui encadre juridiquement ses recettes de services? De deux choses, l'une, relativement aux Directions incriminées par le DAF. Existe-t-il une collusion entre les Directeurs mis en cause et le Ministre Adama Diawara? Ce qui serait très grave. Ou alors, ce dernier n'a-t-il pas d'autorité sur ses collaborateurs qui agiraient à leur guise? Dans ce cas, il devrait tout simplement rendre sa démission.
En attendant, les agents, eux, sont très en colère; dès le 09 février, ils ont décidé de paralyser encore une fois tous les services de l'administration centrale du MESRS, jusqu'à satisfaction de leurs revendications. Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce qui se passe au Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique est indigne de la Côte d'Ivoire. Le Président de la République Alassane Ouattara devrait intervenir pour mettre de l'ordre dans ce Ministère qui connaît des soubresauts, de façon recurrente.
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COMMENTAIRES
GUEST_rlvAYkrMJ
02-08 18:54:16Depuis les Présidents des Universités, c'est la marmaille.
JeanBaptisteKoni
02-08 18:44:01Trop de malhonnêtes dans ce Ministère