Fraîchement libérés, s'il y a deux noms qui ne peuvent plus faire l'objet de poursuite pour les mêmes faits, ni à la Cour Pénale Internationale, ni ailleurs, c'est bien ceux de l'ex Président ivoirien Laurent Gbagbo et son ancien Ministre de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l'Emploi, Charles Blé Goudé.

Cette libération pourra contribuer à n'en point douter à la décrispation de la situation sociopolitique. Il est vrai qu'il y a d'un côté les familles des victimes qui ici réclament justice. Ils ne faut pas forcément tous les assimiler à des Pro-Ouattara. Non ce serait retomber dans les manipulations politique de l'ethnicité. Quoiqu'on dise, il y a effectivement eu des victimes, mais elles ou leurs familles doivent accepter que la CPI a fait une grande part, l'Etat ivoirien ayant livré messieurs Gbagbo et Blé Goudé pour qu'ils y soient jugés. 

D'ailleurs une guerre ne se faisant pas tout seul, si l'on a pardonné aux uns, il faut rendre la pareille aux autres, sans oublier d'également poursuivre les autres. Ensuite, il y a de l'autre côté nombreux ivoiriens y compris les partisans des accusés, qui estiment que leur retour au pays pourra œuvrer dans le sens de la réconciliation nationale. Ils n'ont pas tort. 

Pour qu'il y ait pardon voire repentance comme d'aucuns l'exigent, il faut que les fautifs soient sur leur terre natale. On ne demande pas pardon à distance, même si la technologie a vaincu le mode traditionnel de communication. 

Aux acteurs politiques, ils leurs revient, Gouvernement et Opposition, de véritablement s'accorder. C'est déjà bon signe de tous les voir aller aux élections législatives et maintenant siéger ensemble à l'hémicycle. On ne leur interdit évidement pas de débats houleux, mais c'est bien qu'ils sentent ce besoin là d'abandonner certaines querelles. Toutefois, il faut encore se surpasser. 

L'exemple vient de l'élite. Si les leaders ouvrent le chemin d'un cœur sincère, chacun pourra au bas de l'échelle, s'y mettre. On doit tous montrer notre volonté d'aller à la paix. Les livres saints le disent, il ne sert à rien de crier sur tous les cieux qu'on a l'amour du prochain si cela n'est manifeste. Il faut laisser de côté ses intérêts personnels et délivrer le peuple ivoirien de ses vieux démons. 

Le retour de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé aidera pour beaucoup dans la quête de la paix en Côte d'Ivoire. Je compte particulièrement sur la bonne sagesse de nos autorités pour faciliter cela.

Mamadou OUATTARA, Journaliste, Observateur jeu politique

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