Des petits pas à vue d’œil de néophyte, mais des sauts gigantesques comme tels qu’ils sont perçus dans le milieu diplomatique
Le mercredi 06 janvier 2020 à la primature à Abidjan, c’était l’acte 2 des retrouvailles entre le régime Ouattara et le Front populaire ivoirien (Fpi), depuis le fatidique 11 avril 2011. Les deux parties ne s’étaient plus revues, en dehors bien entendu des rencontres entre opposition et pouvoir. Au cœur de ces retrouvailles, le retour facilité en Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo. « C’est une très bonne rencontre, comme vous le savez, le président Laurent Gbagbo m’a chargé de me mettre en contact avec le gouvernement, donc avec le Premier ministre, pour préparer son retour. Avec le ministre Dano Djédjé, nous sommes déjà passés une fois et nous sommes revenus cette fois-ci pour qu’on aborde le vrai problème et voir ce qu’on doit faire », a déclaré Assoa Adou. Les choses semblent aller dans le bon sens à en croire le témoin clé de cette rencontre, Assoa Adou, l’homme à qui Laurent Gbagbo a confié la charge de mener à bien les discussions avec le régime Ouattara. En attendant que le Premier ministre d’Alassane Ouattara ne dise à quel niveau se trouvent les démarches, l’on sait d’ores et déjà qu’Hamed Bakayoko est dans une bonne dynamique, du moins à en croire toujours Assoa Adou. Qui parlant du chef du gouvernement Hamed Bakayoko dit ceci : « Lui aussi il veut que les choses évoluent rapidement pour que le président Gbagbo soit ici et que les Ivoiriens se retrouvent entre eux. Pour le moment nous sommes en discussion, mais sachez que tout évolue bien dans un sens très positif et nous sommes satisfaits », a révélé l’émissaire du président Gbagbo auprès du régime Ouattara. En tout cas, tout semble concourir à revoir l’ancien président ivoirien sur le sol de ses ancêtres dans un délai qu’on imagine relativement court. Un retour au pays natal qui commande une préparation spéciale
comme l’a fait savoir le Secrétaire général du Fpi. « Il faut préparer son retour, c’est un ancien chef d’Etat. Il y a une loi, des décrets qui lui donnent des droits et c’est tout cela qui constitue ce qu’il faut faire et on va s’étaler là-dessus ».
On ne le dit assez, mais ces rencontres voulues par Laurent Gbagbo et acceptées par Alassane Ouattara participe de la décrispation du climat sociopolitique ivoirien. Par l’initiative de Laurent Gbagbo, il n’y a pas meilleur moyen de détendre l’atmosphère politique entre les deux parties belligérantes qui décident de se rasseoir sur la même table de discussion. Première leçon à tirer de ces retrouvailles, c’est que bien qu’il ait posé la question de savoir « qui a gagné les élections (présidentielles de 2010) », de La Haye au Pays-Bas où il était jugé par la Cour pénale internationale (Cpi) à Bruxelles (Belgique) où il vit momentanément, Laurent Gbagbo reconnait cependant l’effectivité de l’exercice du Pouvoir d’Etat par Alassane Ouattara. C’est pourquoi alors qu’il a « d’autres moyens » d’entrer en Côte d’Ivoire Gbagbo choisit la voie pacifique ; c’est aussi pourquoi c’est au gouvernement de Ouattara qu’il s’adresse pour obtenir ses documents administratifs pour établir et obtenir ses passeports ordinaires et diplomatiques. Des gestes politiques de haut vol posés par l’ancien président et qui sont fortement appréciés par le pouvoir d’Abidjan. De fait, le président fondateur du Fpi a montré le chemin de la bonne cohabitation, il a donné l’exemple de comment enlever la peur et la crainte dans le cœur de celui auprès de qui il plaide pour son retour. Laurent Gbagbo sait qu’Alassane Ouattara a certes posé des actes qui n’honorent pas la République, et que son régime a agi parfois avec une certaine cruauté. Mais est-ce la raison pour laquelle devrait-on cesser toute discussion avec lui. Sûrement pas. Humaniser ses rapports avec son successeur au palais présidentiel d’Abidjan-Plateau est un puissant moyen de lui ouvrir grandement les portes pour un retour sécurisé en Côte d’Ivoire. Au moment où tout le monde croyait que le dialogue n’était plus possible entre les deux personnalités, c’est là que l’ancien président ivoirien transforme le poison en élixir. Laurent Gbagbo sait que plus ses partisans continueront de diaboliser Alassane Ouattara, plus ceux-ci tournent les clés dans la porte à plusieurs tours et l’empêchent de les revoir. Or même Dieu a eu son moment de dialogue avec Satan et c’est écrit noir sur blanc dans la Bible dans le deuxième chapitre de Job au verset 2 (Job2v2). « L'Eternel dit à Satan: D'où viens-tu? Et Satan répondit à l'Eternel: De parcourir la terre et de m'y promener. » Comprenne qui pourra !
Haity
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