Les trophées les Marie l’Or d’Ivoire récompensent le mérite des Ivoiriens de la diaspora. C’est une initiative de Robert Carle Empereur, directeur général de la Mutuelle des familles des diasporas ivoiriennes et de la société de régulation médicale Carebridges international, en collaboration avec la célèbre journaliste Marie Laure N’Goran. Après une première édition en décembre dernier, les deux personnalités ont décidé de réitérer l'exploit et de perpétuer la reconnaissance des actions des Ivoiriens de l'étranger. Une deuxième édition est donc prévue cette année. Robert Carle Empereur nous en donne les grandes articulations.
Comment fonctionne votre Mutuelle ?
Ce sont des Ivoiriens de l’étranger qui cotisent à une mutuelle santé pour leurs familles et leurs amis restés au pays. Concrètement, je suis un Ivoirien de l’étranger, j’habite à Bruxelles et j’ai de la famille resté ici à Yamoussoukro. Malheureusement, ils n’ont pas d’assurance santé et quand ils sont malades, cela cause un véritable problème. En cotisant à la Mutuelle des familles des diasporas ivoiriennes, mon père, ma mère ou mon frère qui sont restés à Yamoussoukro possèdent leurs cartes d’assurance santé et la carte maladie universelle (CMU) aussi. Ils peuvent aller directement à l’hôpital ou à la clinique pour se faire soigner.
Qui a droit aux produits de la Mutuelle ?
Idéalement, les 28 millions d’Ivoiriens. Maintenant, dans la pratique, il faut avoir un parent à l’étranger qui cotise. La cotisation passe par l’étranger qui va le faire directement. Ça permet au bénéficiaire en Côte d’Ivoire, même s’il n’est pas bancarisé, de se faire soigner. En théorie, c’est tout le monde mais ce n’est pas le cas. C’est une vraie mutuelle avec un agrément officiel du gouvernement ivoirien pour travailler. Nous sommes de droit ivoirien avec un siège social en Côte d’Ivoire. Nous répondons à toutes les exigences en la matière. Nous avons dépassé 350 assurés pour l’instant. Nous sommes aussi habilités à collecter les cotisations de le Couverture maladie universelle auprès de toutes les diasporas du monde.
Avez-vous déjà posé des actions concrètes ?
Oui. Cette Mutuelle a été créée en 2019 dans des moments un peu compliqués. Il y a eu beaucoup de manifestations en Europe à ce moment-là. Après, il y a eu le Covid. Malgré cela, nous avons réussi à participer à différents événementiels avec la diaspora qui ont été faites en France, en Angleterre et dans différents pays européens. Concrètement, nous avons participé à une remise de trophées à Londres. Nous avons créé avec la célèbre journaliste Marie Laure N’Goran, le trophée des Marie l’or d’Ivoire dont l’objectif est de mettre en avant et de remercier sincèrement les diasporas ivoiriennes parce qu’elles ne sont jamais remerciées. Elles paient des cotisations, envoient de l’argent au pays. Souvent, elles se font un petit peu balader, mais on ne les remercie jamais. Donc nous avons créé avec Marie Laure N’Goran, à l’UNESCO à Paris pour la première édition, une remise de prix aux Ivoiriens exemplaires qui sont à l’étranger. Il y a beaucoup de supers Ivoiriens qui travaillent en Hexagone.
Quel est le taux de couverture et quelles sont les structures sanitaires affiliées à votre Mutuelle?
Nous avons trois niveaux de prestation. Le niveau Ivoire qui couvre toute l’hospitalisation médicale et chirurgicale. En cas de décès du bénéficiaire en Côte d’Ivoire, nous offrons un billet d’avion au diaspora pour qu’il vienne au chevet de son parent décédé. Il y a le niveau Ivoire Max, qui prend en compte toute l’hopitalisation chirurgicale et médicale plus les visites médicales avant et après d’être hospitalisé. Le troisième est le niveau Côte d’Ivoire, là c’est toute l’hospitalisation et tout l’ambulatoire à l’exception des lunettes et prothèses dentaires. Et la troisième exception, ce sont les transports médicalisés qui seront eux couverts à partir de 2024. Nous avons un accord contractuel avec 240 structures sanitaires sur l’ensemble du territoire. Nous contrôlons le parcours santé et l’éligibilité.
Pourquoi avoir choisi de collaborer avec Marie Laure N’Goran pour le prix ?
Vous avez un compatriote de 20-25 ans en France qui y a fait polytechnique et qui fait partie des meilleurs. Il est impressionnant d’intelligence et de gentillesse. Vous avez une dame qui a monté une association pour aider les filles en détresse en Côte d’Ivoire. Vous avez une concitoyenne, franco-ivoirienne, qui est députée dans la République française. Vous avez le chef traditionnel des Ivoiriens de France. Nous leur avons tous remis des prix. Marie Laure et moi nous nous sommes rencontrés et avons parlé de cette mutuelle. Nous nous sommes mis d’accord pour dire que les Ivoiriens de l’étranger, à qui nous demandons de l’argent, ne sont jamais remerciés. De fil en aiguille et au fur de nos séances de travail, nous nous sommes engagés à reconnaitre le mérite de la diaspora. Nous avons donc décidé de créer un trophée. Nous avons joué sur les mots pour créer les Marie l’or d’Ivoire. Voilà comment nous nous sommes retrouvés ensemble dans un même objectif avec son intelligence et sa compétence à elle. Nous sommes une mutuelle à but non lucratif et avons pu organiser le prix à l’UNESCO. Marie Laure est une personne d’extrême sensibilité, intelligente, compréhensive et pro-active. Elle a un amour incommensurable pour ses concitoyens. Elle a dépassé nos attentes.
Comment se déroule ce prix notamment le choix des nominés ?
Nous avons eu un panel de demandes et de propositions de postulants. Un jury composé d’Ivoiriens de l’étranger a été mis en place. Ce sont eux qui ont choisi les nominés. 15 personnes ont reçu des prix.
Après la 1ère édition, quelles sont les perspectives ?
Après cette première édition qui a été une belle réussite, la Mutuelle avec Marie Laure N’Goran s’est posée la question de savoir si nous continuons ou arrêtions. Nous avons décidé de continuer. L’engagement de Marie Laure et de la Mutuelle est énorme en temps et en argent mais nous pensons que cela vaut le coup. C’est important pour la Côte d’Ivoire et son économie, pour les hommes et les femmes soignés et pour la Mutuelle. La deuxième édition aura lieu en novembre à Bruxelles, capitale de l’Europe.
Avez-vous tiré une leçon de la 1ère édition ?
Plusieurs leçons. C’était une grande première, il faut maintenant avoir plus de rigueur sur la gestion des détails. Encore plus de travail sur la présentation de la 2ème édition. Nous allons rencontré la presse, en septembre à Abidjan, afin de plus communiquer en amont sur l’événement. Nous allons élever le niveau.
Que deviennent les lauréats de la 1ère édition ?
Ce sont nos ambassadeurs. Nous avons un suivi avec eux, nous les contactons et discutons avec eux. Ils nous font des remontées intéressantes. Cela nous permet de nous affiner. Nous travaillons avec eux et ils sont très fiers des trophées reçus. Nous travaillons avec toutes les communautés. Des chrétiens, des musulmans, des prêtes catholiques afin de calibrer ce qui est bon pour les Ivoiriens.
A quoi doit-on s’attendre pour cette autre édition ?
A une belle surprise dans un lieu prestigieux ! Dans les grandes lignes, ce seront à nouveau des diasporas, des Ivoiriens de l’étranger, repérés pour leur côté exceptionnel, à qui on va remettre un trophée de façon très officielle afin qu’ils en soient fiers. La deuxième édition sera encore plus belle et je suis très heureux de travailler avec Marie Laure.
Un appel à lancer ?
C’est une opération sociétale et non commerciale donc je demande aux uns et aux autres d’être bienveillants. On veut faire en sorte que les Ivoiriens soient de mieux en mieux soignés. Les Ivoiriens de l’étrangers sont formidables, je les côtoie régulièrement. Je souhaite que cette Mutuelle soit la plus grande possible car plus elle le sera, plus vous serez fort.
Entretien réalisé par Franck Koffi
Content created and supplied by: Franck_Koffi (via Opera News )
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