Jean Konan Banny et Cowpli Boni, l’un avocat et l’autre pharmacien
Aucun sacrifice n’est de trop quand on aime son pays et avec du recul, on se rend compte que notre premier premier président, le président Félix Houphouët-Boigny a posé les bases de cette Côte d’Ivoire de l’école fière, de l’école debout, en fait de la vraie école. Il a certes rêvé seul mais ce rêve a été une vision patriotique au moment où, en pleine période coloniale, projeter pour l’africain les jalons d’un avenir meilleur était difficilement acceptable par les colons.
Cet article m’est inspiré, honnêteté intellectuelle oblige, par la contribution du citoyen Léopold Zanhouya. De fait, l’idée d’envoyer 300 jeunes ivoiriens étudier dans la métropole ne pouvait qu’être un défi insensé, du moins pour l’époque. Mais malgré les crocs-en-jambe de l’administration coloniale qui voyait du mauvais œil des négrillons émerger intellectuellement au même titre les petits blancs, le député Félix Houphouët-Boigny a dû recourir à la caisse du syndicat agricole africain pour octroyer des bourses auxquels, comme le souligne Leopold Zanhouya, ‘’aucun budget des colonies françaises ne pouvait supporter les frais financiers nécessaires à la réalisation d un tel projet’’.
Bisouma Tapé et Ernest Boka. L’un est ingénieur et l’autre avocat
Pour le recrutement de ces candidats à l’exaltante aventure, les enfants ont été recrutés dans toutes les régions du pays ; nous insistons sur l’a proposition ‘’toutes les régions du pays’’, la raison, vous le devinez, est bien évidente sous les nouveaux ‘’soleils des indépendantes’’ que nous vivons aussi en Côte d’Ivoire qu’en Afrique. On peut citer au titre de ces localités appelées alors ‘’cercles’’, les cercles d Abidjan, de Grand-Bassam, d’Aboisso, d’Agboville, d’Abengourou, de Bouaké, de Bondoukou, de Daloa, de Dimbokro, de Gagnoa, de Grand-Lahou, de Korhogo, de Boundiali, d’Odienné, de Man, de Sassandra et de la Haute Côte d’Ivoire….Le nom ‘’compagnons de l’aventure 46 leur vint du nom du bateau de guerre, ‘’la frégate l’aventure’’ sur lequel ils embarquèrent. Au total, 148 enfants dont 13 jeunes filles.
Lamine Diabaté et Emile Kéi Boguinard. L’un est économiste et l’autre avocat international
La détermination du député Houphouet ne s’est pas seulement arrêtée à l’envoi de ces enfants en France. Il a mis en place une organisation bien rodée pour leur faciliter la vie en France parce qu’il a estimait que l’amour qu’on doit avoir pour ses concitoyens devait se manifester dans les actes concrets. Aussi, délégua-t-il Ouézzin Coulibaly, l’un de ces collaborateurs à Marseille pour recevoir ces ‘’premiers gaous’’ à Paris. Quant à Léon Robert, conseiller de l’union française pour la côte d'ivoire, il lui confia la mission du suivi de ces enfants. C’est lui qui devait faire périodiquement le tour des différentes écoles pour s’enquérir des nouvelles des ‘’étudiants noirs’’. Ce que Léon Robert fit avec dévouement. On peut donc comprendre l’honneur que la Côte d’Ivoire lui fit en baptisant l’un des plus prestigieux amphithéâtres de l’université de Cocody ‘’Léon Robert’’ ainsi que le stade de Man.
Cet extraordinaire don de soi valut à la Cote d’Ivoire des hauts cadres bardés de diplômes qui se sont mis au service du pays. Nombres d’entre eux sont devenus ministres. On peut citer pêlemêle Jean Konan Banny, Ernest Boka, Loua Diomandé, Lamine Diabaté, Joachim Bony, Émile Keï Boguinard, Abdoulaye Sawadogo. Ah oui, c'était une Côte d’Ivoire ou plutôt, c’était la Côte d’Ivoire. Signalons que parmi ces aventuriers de 46, une jeune fille du nom de Thèrese Brou devait plus tard devenir l’épouse du futur premier président ivoirien ; Dieu nous fait encore la grâce de la maintenir parmi nous.
Aujourd’hui, des initiatives généreuses comme celles-là ont foutu le camp pour faire place à des querelles politico politiciennes sur fond de positionnement ethniciste qui mettent à mal cette cohésion jadis le socle de la nation ivoirienne. L’école se cherche, la jeunesse se cherche, les valeurs morales se meurent sur l’autel de la cybercriminalité, les communautés s’affrontent à coups de machettes et selon les princes, nous sommes dans le meilleur des mondes. Je le confesse, si le désespoir devait avoir un nom, je n’aurai pas hésité à le nommer Côte d’Ivoire.
Frederic GNEZE
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COMMENTAIRES
HabiYayaNeant
01-12 11:09:11certe, houphouet a fait pour son pays, mais le monde est vaste. vous pensez, ce qu'il gagnait en léchant les couilles des blancs. Tout le retard de l'Afrique est dù par le fait de sa traîtrise. Des intellectuels même Ivoiriens peuvent rapporter les faits aussi nombreux.
GUEST_1gQdmB0NV
01-13 15:17:06J'attends le jour où l'on parlera de mon père qui était aussi un compagnon du nom de DIARRO GNANDJA GERMAIN. Premier député de lakota depuis 57.
KonanAmani
01-12 14:38:57Sur les deux premières images il s'agit de Jean konan banny et de Joachlm Boni plutôt que de Cowply Boni