Selon l'article paru sur le site Web santemagazine.fr , en moyenne, chacun ment 1,65 fois par jour. Mais certains dépassent largement le quota. Quand devient-on Pinocchio ? Ment-on pour faire plaisir ou pour se faire plaisir ? Est-ce par politesse, par culpabilité ou par intérêt que l'on consent à ces petits arrangements avec la vérité ? Quelques pistes pour y voir plus clair dans les jeux du mensonge.
Le mensonge est une affirmation délibérément fausse, à la différence de la contre-vérité ou de l’erreur qui ne sont pas intentionnelles. Il peut se situer dans le dire ou dans le laisser croire. Dans ce dernier cas, il s’agit de mensonge par omission. Dans les deux cas, il procède d’une intention d’agir sur autrui à partir d’éléments faux, d’une tromperie.
Socialement, le mensonge est dans une situation double : condamné moralement par la plupart des cultures, mais perçu comme indispensable. En effet, sans ces petits aménagements avec la vérité, la vie en société ne serait qu’affrontements.
Pourquoi dire des mensonges ?
"On distingue deux catégories de mensonges, explique Xavier Seron, docteur en neuropsychologie.
Les mensonges pro-sociaux visent à protéger ou à rassurer les autres ("Comment tu trouves ma robe ? Parfaite !"), quitte à ce qu’ils jouent en notre défaveur ("Je ne te dérange pas ? Non, non").
Les mensonges égoïstes sont, eux, motivés par la recherche d’un profit personnel : on cherche à éviter (une punition, une sanction) ou à gagner (une bonne image de soi), éventuellement au détriment des autres ; ils sont alors qualifiés d’antisociaux."
Pourquoi un mensonge en attire-t-il d'autres ?
On commence par une simple déformation de la réalité(qui nous arrange), on finit par inventer une autre vérité et la spirale des mensonges est lancée. Au début, le sentiment de culpabilité vous gêne, puis il devient de moins en moins fort. En cause ? Notre amygdale.
En 2017, des chercheurs de l’Université College London (UCL) ont analysé la façon dont le cerveau réagit lorsqu’on raconte un mensonge. Ils ont découvert que l’amygdale, la partie qui gère certaines émotions, a tendance à s’y habituer. C’est ce qu’on appelle l’adaptation émotionnelle : tout comme notre nez s’habitue à notre parfum et finit par ne plus le sentir, notre cerveau s’habitue au mensonge et la culpabilité s’estompe.
Quand devient-on "mytho" ?
Les menteurs invétérés sont peu nombreux, environ 10 % de la population, et se divisent, eux aussi, en deux profils. "Le psychopathe est un pervers machiavélique qui utilise le mensonge comme une arme de manipulation dans le but de nuire à l’autre.
Le mythomane, lui, ment un peu tout le temps, sans objectifs précis : il enjolive le monde, s’invente une existence, sans doute parce qu’il estime sa vie ou sa personnalité insuffisante. Il est conscient du caractère mensonger de ses propos, mais cet imaginaire lui permet de se sentir exister", explique le Dr Seron.
Peut-on démasquer un menteur ?
C’est statistiquement peu probable ! "On repère la vérité à environ 54 %, soit juste un peu au-dessus du hasard." La dissimulation n’est-elle pas toujours accompagnée d’émotions flagrantes ?
"Pas vraiment : un bon menteur parviendra à cacher sa gêne, et un innocent peut très bien manifester des signes d’anxiété. Ainsi, la plupart des mensonges sont découverts bien après leur émission."
Comment réagir si l’on est pris en flagrant délit de mensonge ?
"C’est une situation très désagréable, qui réveille des peurs archaïques puisque la survie de notre espèce tient à notre capacité à transmettre les bons messages." En cas de faute, mieux vaut ne pas nier l’évidence, présenter ses excuses, mais surtout réfléchir à ses motivations
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