Abidjan : deux (02) filles violées, témoignent

Les viols et autres agressions sexuelles sont de plus en plus fréquente et laissent des traces difficile à effacer chez les personnes qui les subissent.

Voici quelques témoignages de faits de viols en Côte d’Ivoire, tirés d’un reportage de Marcelle Aka, lauréate du Super Prix Ebony 2020 du meilleur journaliste ivoirien publié dans le quotidien L’Inter ce samedi 06 février 2021.

Thérèse A. (une jeune fille de plus de 30 ans, rencontrée devant un maquis au quartier Baradji de Koumassi). « J’ai été violée par des jeunes à Koumassi Campement quand je rentrais du boulot un soir, il y a deux (02) ans. Je consomme souvent l’alcool pour évacuer ce stress et oublier ma douleur ».

M.T (17 ans, jeune élève et choriste, rencontrée à l’ONG SOS violence sexuelle) a été violée un samedi soir (après 21 heures) dans le mois Avril 2020 par deux (02) adultes alors qu’elle revenait d’une séance de répétition. « C’était la première fois, ils ont forcé, j’avais très mal, j’ai été blessée et j’ai perdu ma virginité ».

Ces agresseurs l’ont menacé à mort avec un couteau. Elle a eu des infections et ne sortait plus de sa maisons. C’est son père qui la surprise un jour en pleurs dans la douche et qui a réussi à la faire raconter son calvaire. « Perdre sa virginité dans un viol, c’est un double drame » estime M.T. Pour elle, « derrière chaque homme, se cache un vampire ».

Suite à son viol, MT est devenu violente et brutale envers les professeurs et ses camarades de classe. Elle était également devenue méchantes envers tout le monde. Elle est devenue imprévisible avec des sauts d’humeurs. Mais aujourd’hui, MT se rétablit progressivement.

Ce n’est pas le cas de NN (une autre fille victime d’un double viol). Elle a 17 ans aujourd’hui et est en classe de 3^e. NN a été violée à l’âge de 9 ans par son cousin (35 ans) alors que son père l’avait renvoyé au village suite à la séparation avec sa mère.

Revenu à Abidjan à l’âge de treize (13) ans, précisément à Abobo Belleville, NN aura le malheur d’être violée à nouveau. Cette fois ci par son père. Il l’a rejoint au salon une nuit et l’a forcé…. Cela a continué jusqu’à ce qu’elle ait 16 ans, âge où elle a dénoncé son papa. Depuis lors, elle vit un enfer. Son père et sa nouvelle épouse, sa demi sœur, ses proches, lui reprochent d’avoir dénoncé son père-violeur. Ils la traitent de menteuse. NN vit désormais avec sa mère et « la vie est difficile pour eux ».

Notez qu’en janvier dernier, une jeune fille a été retrouvée morte suite à un viol dans un Gbaka, à Yopougon. La police a ouvert une enquête sur ce drame.

Yanzu Donald Ackiley    

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