Emmanuel est un footballeur ivoirien de la trentaine qui rêvait d'une carrière internationale. Ce lundi 22 Mars il a été jugé au tribunal pour voies de faits causés sur Estelle, une jeune fille qui passait son chemin le 16 Mars, à 6 heures du matin, sur une voie de Yopougon...

Les voies de faits sont une violence qu'on fait subir à une personne sans lui infliger une lésion corporelle.

Le 16 Mars 2021 donc, Emmanuel faisait son sport, et au passage de Estelle, il s'est mis à l'effrayer avec des cris étranges. Ils étaient seuls sur un terrain isolé. Prenant peur, la jeune fille a couru mais l'homme était encore à ses trousses avec ses cris biscornus. Quand elle a réussi à lui échapper, elle est allé porter plainte. La Police est revenue sur les lieux pour arrêter Emmanuel accusé de voies de faits. Il est passé en jugement au tribunal de Yopougon. Répondant aux questions de la juge, amusée, qui voulait savoir s'il avait des intentions de draguer la passante, Emmanuel a répondu, provoquant l'hilarité dans la salle :

- Madame la juge, je n'avais pas l'intention de la draguer. J'aime plutôt les femmes noires en forme, avec plein de rondeurs.

- Donc celle que tu as effrayée était comment ?

- Elle n'était pas noire. Ce n'était pas mon genre. Je n'avais pas l'intention de la draguer.

- Elle dit que tu lui as fait peur, qu'elle a été terriblement terrifiée...

- Madame, je faisais mes grimaces, je m'amusais...

Le prévenu continuait à parler, sans s'arrêter, en décrivant son type de femme qui était loin d'être celle qu'il avait effrayée avec ses simagrées. On pouvait percevoir dans ses propos qu'il y avait quelque chose qui ne tournait mentalement pas rond. La présidente du tribunal a demandé à sa mère de passer à la barre, pour le mot qu'elle avait à dire.

- Mon fils n'a pas eu l'intention d'effrayer la plaignante, a-t-elle avancé. C'est sa nature de faire des cris et des grimaces. Il est footballeur. Mais il est aussi malade. C'est pour ses troubles psychiques qu'il a d'ailleurs des problèmes avec les clubs. Il a même séjourné à l'hôpital psychiatrique de Yamoussoukro comme vous pouvez le vérifier dans les documents en possession de madame la procureure.

La procureure a en effet présenter des documents attestant que Emmanuel est effectivement passé à l'hôpital psychiatrique de Yamoussoukro. En raison de ses troubles mentaux, le tribunal a renvoyé les faits de la poursuite pour délit non constitué et mis les dépens à la charge du trésor public. Sous mandat de dépôt le 17 Mars, Emmanuel a été déclaré non-coupable en recouvrant aussitôt la liberté.

Louis-César BANCÉ



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