Oulaï B., jeune ivoirien de 36 ans, a été pris en flagrant délit de cambriolage d'une maison à Yopougon, en début janvier. Il a été retrouvé sur lui 45 fausses clefs dont il fait usage pour s'introduire dans les domiciles pour voler. Ce fut la fin de son parcours de cambrioleur lorsqu'il entra chez monsieur Silué, à Yopougon, où il eut moins de chance. Arrêté par ce dernier et conduit devant les autorités judiciaires, Oulaï a été interrogé le 8 janvier au tribunal à propos de l'usage qu'il fait de ses 45 clés :

- Je les vends, a-t-il déclaré, entraînant des murmures dans la salle d'audience et des cris de gorille.

- Vous vendez des clés, d'accord. Et pourquoi êtes-vous entré au domicile de monsieur Silué ? Pour quoi y faire ?

- Madame la juge, je partais voir une femme qui avait besoin de répétiteur. Elle s'appelle madame Diabaté. C'est elle qui m'a donné la clé. Nous avons déjà parlé elle et moi, et je devais enseigner ses enfants.

- Vous avez le numéro de cette dame ?

- Non, elle dit qu'elle ne donne pas son numéro à tout le monde.

- Même à un répétiteur à qui elle veut confier ses enfants ?

Oulaï veut faire croire qu'en se rendant au domicile de Silué, il partait voir ses nouveaux élèves. Mais qui accepterait de donner ses clefs à un répétiteur juste parce que ce dernier doit enseigner ses enfants ? En plus il affirme vendre des clefs. Assez incongru, tout de même. C'est quel genre de commerce ça. Les arguments du prévenu ne tiennent pas la route. Placé sous mandat de dépôt le 4 janvier, il supplie la juge, lui disant que la MACA n'est pas facile depuis qu'il y est et qu'il souhaiterait être libéré, promettant de ne plus recommencer ses infractions. Le tribunal le condamne à 12 mois de prison ferme. Si par miracle il réussit à se faire incarcérer avec ses 45 clés, peut-être bien que l'une d'entre elle réussira à lui ouvrir les portes du geôle et à lui faire recouvrer la liberté, qui sait ?

Louis-César BANCÉ

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