Lors de sa première comparution à la cour pénale internationale le 05 décembre 2011, Laurent Gbagbo a affirmé: " (...) En fait, c'est ça l'homme. Quand il marche, il laisse des traces. comme ça, on peut le retrouver (...)". Ce sont des paroles lourdes de sens sur lesquelles il faut sérieusement méditer.
Sa vie est une parfaite illustration de ces paroles. Depuis l'école primaire, il avait pour ambition de diriger la Côte d'Ivoire. C'est une ambition qui paraissait démesurée pour enfant issue d'une famille modeste. Que d'obstacles endurés sur son chemin : les emprisonnements, l'exile, les humiliations, etc.
Après de telles souffrances vécues, il parvient enfin à réaliser son rêve de devenir président de la république de Côte d'ivoire le 26 Octobre 2000, après 30 années passées dans l'opposition sans jamais recourir aux armes. Bien au contraire, il a lutté pour l'instauration de la démocratie en Côte d'Ivoire. Cela a été matérialisé par l'officialisation du multipartisme et son duel face au président Félix Houphouët Boigny aux élections présidentielles en 1990.
Vu son statut social, on aurait pensé que le Woody de Mama se serait enrichi illicitement, acheter des maisons en Europe, avoir plusieurs comptes bancaires, etc. Fait étonnant, il n'en est rien. La CPI elle-même l'a reconnu après des investigations. Etant chef de l'Etat, Laurent Gbagbo n'allait pas passer ses vacances en Europe comme cela est de coutumes chez les dirigeants africains. Bien au contraire, il passait ses vacances dans son village à Mama ou dans d'autres localités du pays. Il a à son actif deux(02) maisons : une à Mama et une autre à Abidjan.
Ses différents gouvernements sont les plus ouverts de l'histoire de notre pays. Seul Affi N'guessan était le premier ministre issu de son parti politique. Ses autres premiers ministres étaient issus des camps de ses adversaires : Séydou Elimane Diarra ( RDR), Charles Konan Banny ( PDCI) et Soro Kigbafori Guillaume ( forces nouvelles ). Ses opposants avaient des postes ministériels en nombre considérable.
le 19 septembre 2002, une rébellion éclate en Côte d'ivoire contre son régime. Pour la paix, il a parcouru plusieurs capitales africaines ( Accra, Lomé, Prétoria, Ouagadougou) et Marcousis en France. Au lieu de poursuivre les dignitaires de l'ex rébellion, il a privilégié la négociation, le dialogue direct.
En 1983, l'assemblée nationale ivoirienne a voté une loi faisant de Yamoussoukro la capitale politique et administrative de la Côte d'ivoire. ce qui signifie que Yamoussoukro devrait abriter les institutions étatiques. Cela implique la construction d'infrastructures modernes. Ce projet, longtemps dans les placards, a connu sa phase active sous le pouvoir Gbagbo qui était opposant à Houphouët Boigny. Il a créé le PSTCY( Programme Spécial de transfert de la capitale à Yamoussoukro ). Comme actes majeurs, il y a eu la construction de l'hôtel les parlementaires, l'autoroute de Yamoussoukro, l'assemblée nationale de Yamoussoukro et le palais présidentiel ( les travaux des deux derniers cités ont été suspendus en 2012). C'est un vaste programme qui devrait permettre la construction des infrastructures devant abriter les institutions et l'administration ivoirienne. Si ce programme n'avait pas été suspendu et qu'il allait à son aboutissement, Yamoussoukro serait aujourd'hui une ville moderne qui concurrencerait Abidjan.
On peut aimer Laurent Gbagbo ou pas. Néanmoins, il faut reconnaître ses mérites.
NAJC
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COMMENTAIRES
GUEST_1lGkwX7zO
02-04 11:47:26Comprendre que chaque homme politique ou chaque Président aura marqué la Côte d'Ivoire de son passage en son genre. Et c'est bon pour le pays. Dieu les bénisse tous.